2022: changer de logiciel, l'éditorial de Fabio Bonavita

L’année qui se présente sera-t-elle celle qui verra les beaux discours remplacés par des mesures concrètes? On ne peut que l’espèrer, d’autant que le Canton en a clairement les moyens...

Les dernières fêtes de fin d’année, vous me le concèderez, avaient une nouvelle fois un goût un peu amer. La faute à la batterie de mesures destinées à endiguer la propagation des variants Delta et Omicron. Après près de deux ans de pandémie, il apparaît urgent de se donner les moyens de changer de logiciel pour ne pas vivre une année 2022 alternant une nouvelle fois les mois d’insouciance et les vagues de contagion.

Un grand-huit sanitaire qui se reproduira durant de nombreuses années si d’autres pistes ne sont pas sérieusement envisagées. Car, il faut bien l’avouer, la Confédération et les cantons ont pour l’instant fait preuve d’un désolant immobilisme consistant à calquer leurs discours en fonction de l’évolution de la courbe de contagion. Ils oublient trop rapidement que le problème n’est pas le Covid, mais la capacité hospitalière. En d’autres termes, la possibilité de traiter dans les meilleures conditions possibles les malades qui affluent.

Affluent? Pas vraiment. En 2020, lors de la première année de la pandémie, seuls 3% des hospitalisés en Suisse l’étaient en raison du Covid. Un chiffre qui ne provient pas d’un blogueur complotiste sévissant sur la Toile, mais de l’Office fédéral de la statistique. Il relativise l’impact de la pandémie, mais souligne surtout la fragilité de notre système de santé. Au lieu de vivre au rythme des restrictions, faisons le choix de booster les capacités de réserve en soins intensifs. Une solution qui séduit Rebecca Ruiz, la conseillère d’Etat vaudoise en charge de la santé. L’année qui se présente sera-t-elle celle qui verra les beaux discours remplacés par des mesures concrètes? On ne peut que l’espèrer, d’autant que le Canton en a clairement les moyens...