Le défi de la souveraineté alimentaire

Depuis plus de deux décennies, et plus particulièrement encore suite à la crise alimentaire de 2007/2008 qui s’est traduite dans de nombreux pays par des «émeutes de la faim», la sécurité alimentaire est devenue un sujet d’actualité qui retient l’attention des gouvernements, de la société civile et de la communauté internationale. Elle est l’un des grands sujets stratégiques de demain.

La FAO le résumait du reste très clairement dans son dernier rapport: les pressions sur les ressources naturelles, de plus en plus intenses, les inégalités qui continuent de se creuser et les répercussions négatives du changement climatique compromettent la capacité de l’homme à se nourrir par lui-même à l’avenir.

Le défi est global. Mais, selon les continents ou les régions, il ne revêt pas tout à fait les mêmes objectifs. Dans les pays en voie de développement, il signifie se donner les moyens basiques de se nourrir au quotidien. Dans les pays développés, il tient plus à des critères de qualité. Ainsi en est-il en Suisse des votations de ce 23 septembre avec deux objets fédéraux liés à cette problématique: l’initiative pour des aliments équitables, qui veut que les denrées consommées dans notre pays répondent à des normes écologiques et sociales minimales, et celle pour la souveraineté alimentaire qui prône que l’approvisionnement soit assuré au moins pour moitié avec des denrées alimentaires indigènes.

Le problème est plus complexe qu’il n’y paraît à première vue et divise comme souvent le pays. D’où, pour vous aider à faire votre choix - si ce n’est déjà fait - un face à face ( lire ci-contre) entre deux représentants de la société civile totalement opposés sur le sujet.