Du shootoir à un Espace sécurisé

  • Du shootoir  à un Espace sécurisé

    Du shootoir à un Espace sécurisé

C’était le 8 juillet 2007. Avec 54,6% des voix, les Lausannois refusaient le principe d’un local d’injection de drogues, mettant ainsi fin à une vive controverse entre les opposants à ce projet qui parlaient de Lausanne comme une «dope city» en devenir et ses partisans .

Un coup de massue pour les autorités de la Ville qui, à l’image d’autres cités romandes, voulaient améliorer l’état de santé des drogués en prenant des mesures de santé publique, tout en rassurant la population et les commercants du centre-ville, inquiets devant les rassemblements de toxicomanes sur la place de la Riponne.

Dix ans plus tard, en 2017, l e sujet revient sur le tapis. Mais plus question alors d’un local d’injection. Les autorités évoquent la création d’un Espace de consommation sécurisé (ECS). Le vocabulaire a changé et le nouveau projet bénéficie de l’expérience acquise pendant des années par d’autres villes suisses. Les mentalités ont, elles aussi, évolué. Le projet est accepté par le Conseil communal et, ce lundi 1er octobre, le nouvel Espace de consommation sécurisé de Lausanne a ouvert ses portes au chemin du Vallon. L’objectif, lui, demeure inchangé. Sur le plan sanitaire, il s’agit de limiter les risques pour les consommateurs. Du point de vue de l’ordre public, d’améliorer la situation en diminuant les scènes de la drogue.

L’intention est louable. Car aujourd’hui encore, les injections ont lieu dans des conditions d’hygiène déplorables et dangereuses. Pour les consommateurs comme pour la population. Et certaines scènes ouvertes, comme celle de La Riponne demeurent juste inacceptables. Le temps dira donc si cette solution, mitonnée depuis près de cinq ans, portera vraiment ses fruits.