Des musulmans désemparés

Jusqu’où penser la «solidarité fraternelle»? Cette question, elle est ancrée dans de nombreux esprits musulmans depuis l’éclatement de l’affaire Tariq Ramadan en octobre dernier. Deux plaintes déposées contre l’intellectuel suisse pour viols l’année passée. Deux autres qui ont suivi ces derniers jours et auxquelles s’est ajoutée une demande d’enquête administrative: les accusations portées contre l’islamologue continuent de provoquer une pluie de réactions aussi diverses que l’est le degré d’appréciation ou de détestation porté envers l’intellectuel. Elles minent aussi les musulmans de Suisse qui oscillent entre consternation et théorie du complot. Président de l’Union vaudoise des associations musulmanes, l’une des seules associations de notre pays à réagir, Pascal Gemperli, nous a fait part de son désarroi face à une affaire qui, si elle devait aboutir à l’inculpation formelle du théologue, va de manière inéluctable laisser des traces indélébiles dans le monde musulman.