«Cette dalle flottante va permettre d’absorber les vibrations dues aux passages des trains et de limiter les nuisances»
Samuel Barbou, directeur du projet
Le boyau s’étend sur 1,7 kilomètre. Sur une largeur de 11 mètres environ et sur une hauteur de 6 mètres. Un ouvrage impressionnant. Un monstre d’acier et de béton qui va accueillir les trains du LEB d’ici le printemps prochain, plus précisément durant la période des vacances pascales. Ce tunnel va permettre, en surface, le réaménagement de l’avenue d’Echallens, ce «point noir» du passage actuel du train qui en a fait, avec la circulation des automobiles en parallèle, un lieu de tous les dangers. Les nombreux accidents qui s’y sont produits en attestent.
Liaison sécurisée
Sous l’avenue d’Echallens, cette nouvelle liaison totalement sécurisée permettra la circulation des trains en double voie. Elle rendra ainsi le trafic automobile et la mobilité douce plus sûrs en surface, tout comme elle va assurer aussi une liaison plus performante pour le LEB entre Union-Prilly et Lausanne-Flon.
Lors d’une visite du chantier, la semaine dernière, le directeur du projet Samuel Barbou a rappelé que, depuis le lancement des travaux en 2017, les équipes ont fait face à des aléas conséquents. La découverte d’un nombre important de tombes du XIXe siècle dans le parc de la Brouette a retardé le démarrage de la creuse du puits d’accès. La géologie complexe du sous-sol, à laquelle des émanations de soufre tout à fait inattendues sont venues s’ajouter, et enfin la pandémie de Covid-19 ont compliqué l’avancement des travaux.
Dalle flottante
Le 22 septembre dernier, le tunnel était enfin entièrement percé. Mais avant que les trains du LEB plongent sous l’avenue d’Echallens, il faudra attendre quelques mois, car d’importants travaux doivent encore être réalisés. Parmi ceux-ci: l’excavation de la partie basse du tunnel, soit le percement de son extrémité sud, et son bétonnage, à la hauteur de Chauderon, pour le raccorder au tunnel existant jusqu’au Flon. Il faudra aussi terminer de poser une dalle «flottante» sur l’entier du tracé. «Sa fonction est d’absorber les vibrations dues aux passages des trains. En les absorbant, elle en limitera les nuisances», explique Samuel Barbou. Cette technologie est identique à celle utilisée récemment sur le chantier du CEVA, à Genève. Il conviendra enfin de passer aux phases test.
Nouvelle avenue d’Echallens
Après la mise en service du tunnel, les voies seront démantelées sur l’avenue d’Echallens et l’espace sera réaménagé. Le nouveau tunnel ferroviaire permettra de la sécuriser et contribuera de façon prépondérante à l’effort de fiabilisation et de modernisation du LEB pour en faire un véritable RER à disposition des quelque quatre millions de clients annuels de la ligne. Avec, à terme, des cadences accélérées qui pourraient même atteindre les cinq minutes. Comme le RER parisien.