«Lorsqu’il n’y a rien à cacher, faire la transparence devrait aller de soi»

SECURITE • La polémique autour du centre de compétences sécuritaires de 3000 m2 prévu à la gare de Lausanne n’en finit pas. Des militants du collectif «Gare à toi!» exigent la publication des plans du bâtiment prévu par les CFF. C’est également le souhait du conseiller communal Vert et membre du collectif, Ilias Panchard. Interview.

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Lausanne Cités: La police cantonale et le Conseil d’Etat l’assurent, ce centre de compétences sécuritaires qui verra le jour à la gare de Lausanne ne sera qu’un nouveau poste de police et non un nouveau Guantanamo, vous ne les croyez pas?
Ilias Panchard: La surface annoncée, plus de 3000 m2, représente un triplement par rapport à la situation actuelle. Personne n’explique sérieusement la raison d’une telle augmentation. Y sont prévues des cellules de détention et de rétention, ainsi que des salles d’audition sous les rails, sans fenêtres, situées au fond d’un long couloir. Les craintes sont légitimes.

Vous pensez comme les militants du comité «Gare à toi!», opposés à ce projet, qu’il s’agit d’une prison cachée?
Je fais partie du comité et les réponses des autorités ne nous rassurent pas. Le risque est grand de voir une répression policère accrue, en particulier des personnes migrantes, autour de la gare.

Imaginer des velléités secrètes de la part de la police cantonale et du Conseil d’Etat, cela ressemble drôlement à une forme de complotisme, non?
En Suisse, nous débattons et votons sur tous les sujets et les riverains peuvent faire opposition à un projet. Comment un projet sécuritaire d’une telle ampleur, à deux pas de la gare et son «chantier du siècle», pourrait-il échapper à nos règles démocratiques? Lorsqu’il n’y a rien à cacher, faire la transparence en jouant «plans sur table» devrait aller de soi.

Si vous n’obtenez pas gain de cause, comptez-vous poursuivre le combat ces prochains mois? Si oui, sous quelle forme?
Une rencontre avec les riverains aura bientôt lieu. L’engagement va monter en puissance. Enfin, des interventions au niveau cantonal et communal sont probables. Vu les enjeux sécuritaire, démocratique et de solidarité, il est légitime qu’un débat transparent ait lieu.