Les taxis lausannois menacent de faire grève!

- Les chauffeurs de taxis lausannois se regroupent pour faire pression.
- A l’image de leurs collègues genevois, ils menacent de se mettre en grève.
- La municipalité dit prendre ces revendications très au sérieux et tente de trouver des solutions.

  • Crédits - Valdemar Verisimmo

    Crédits - Valdemar Verisimmo

«Tout le monde écoute, mais rien ne change» Ismail Ismaili, membre du comité de l’ACTL

Dans nos éditions du début du mois de février, nous révélions en exclusivité les conflits intenses qui secouaient le petit monde des taxis de la ville de Lausanne. Pierre-André Giacommetti, chauffeur de taxi bénéficiant d’une licence restreinte, avait alors attaqué en justice l’organisation intercommunale des taxis, s’estimant discriminé par rapport aux taxis propriétaires de licence A. Pour rappel, ces derniers sont les seuls à pouvoir utiliser les places jaunes d’attente des clients. Pierre-André Giacommetti en est aujourd’hui à son quatrième recours au tribunal cantonal et l’affaire s’enlise petit à petit.

Un ras-le-bol général

«Toutes ces polémiques ont fait beaucoup de mal à l’ambiance de travail entre les chauffeurs de taxis. Certains se sentent maintenant autorisés à faire n’importe quoi et les conditions de travail deviennent insupportables. Il est temps d’apaiser les choses», s’inquiète Ismail Ismaili du comité de l’ACTL, l’Association des Chauffeurs de Taxis Lausannois. Celle-ci se réunira d’ailleurs le 25 juin prochain à Pierrefleur afin de tenter d’unir les forces d’un maximum de chauffeurs autour de quelques revendications communes et urgentes. «Nous allons chercher des solutions, mais si rien ne fonctionne nous en arriverons peut-être à imiter Genève», précise Ismail Ismaili. A plusieurs reprises, la profession genevoise avait réussi à obtenir ce qu’elle désirait grâce à des mouvements de grève largement suivis ou même de simples menaces de débrayements.

Trois revendications

Ces derniers mois, le comité de l’Association Lausannoise des Chauffeurs de Taxis a œuvré en sous-marin pour tenter de trouver des solutions auprès des différents protagonistes. Avec les compagnies de taxi d’abord afin de tenter d’améliorer les conditions salariales et la question des heures de travail. Avec la centrale ensuite afin d’améliorer la distribution des courses entre chauffeurs et la rendre plus juste. Enfin avec la ville pour régler la problématique envahissante des taxis pirates et la surveillance de l’utilisation des places d’attente de client. Tout cela sans encore aucun résultat concret d’après Ismail Ismaili: «Tout le monde nous écoute attentivement, mais rien ne change. Je sens aussi que cela arrangerait beaucoup d’acteurs que notre association perde en crédibilité et s’affaiblisse!»

Marc Vuillemier confiant

Le Municipal en charge des taxis sera présent à la réunion du 25 juin et compte bien profiter de cette occasion pour entendre les préoccupations des chauffeurs. « Nous pourrons aussi annoncer que nous sommes sur le point de trouver une solution contre les taxis pirates. Il s’agit d’un système de vignette à afficher sur le pare-brise afin d’identifier les taxis qui travaillent à Lausanne», explique Marc Vuilleumier.

Il restera encore à la municipalité la mission d’informer les citoyens de ce système de marquage et de mettre en place une surveillance active de la part de la police. Quand on sait que celle-ci ne compte à l’heure actuelle qu’un seul agent attribué aux taxis pour près d’un millier de chauffeurs, on peut douter que la solution soit si simple à mettre en place.

La plaie des taxis officiels

TAXIS SAUVAGES • Des chauffeurs improvisés qui chassent le client dès la descente du train ou l’aborde à la sortie des boîtes de nuit: la problématique des taxis dits sauvages n’est pas nouvelle. IL a cinq ans déjà, la police de Lausanne confirmait l’émergence du phénomène. «Difficile d’évaluer le nombre de personnes qui se livrent à ce genre d’activités», précisait alors Jean-Philippe Pittet, son porte-parole, qui rappelait alors rappelle qu’il faut un permis spécial pour exercer le job. Depuis, il n’a pas cessé. Pire même, il aurait empiré et se généralisee aux villes romandes, Genève en ayant fait les frais bien avant tout le monde en raison, notamment, de la proximité de l’aéroportt avec la zone frontière.

Pour preuve, en mai dernier, onze personnes étaient nterpellées pour avoir pratiqué du taxi sauvage et du cabotage entre l’aéroport de Genève et les stations valaisannes de Verbier et de Haute-Nendaz. La police avait alors intercepté six véhicules immatriculés en Lituanie, en Lettonie et en France.

L’enquête a permis de mettre à jour «une importante» activité de taxis sauvages et de cabotage, soit de transports professionnels de personnes avec des véhicules immatriculés à l’étranger. Les courses avaient lieu entre l’aéroport de Genève et les stations valaisannes de Verbier et de Haute-Nendaz. PK