Identité numérique: une loi adaptée?

Ce 7 mars, la Suisse doit également se prononcer sur la nouvelle loi sur l’identité électronique, nommée «e-ID», qui prévoit l’élaboration d’un nouveau document d’identité officiel, le passeport numérique suisse. Le Conseil fédéral et le Parlement sont à l’origine de ce projet. Il est toutefois combattu par référendum. Expert reconnu en stratégie numérique, réseaux et médias sociaux, Stéphane Koch a répondu à nos questions.

Lausanne Cités: La Confédération va confier la gestion de ce nouveau passeport à des fournisseurs privés, des cantons ou des communes. Admissible à vos yeux?
Stéphane Koch: La Confédération a préféré la solution de facilité, à savoir déléguer. Ce qui pose d’abord un problème en matière de coût. Si des entreprises privées gèrent les identités, elles pourront les fixer elles-mêmes selon les lois du marché. Pour moi, il est inadmissible de faire des profits sur un service régalien.

La Confédération estime toutefois que le système sera sûr...
Il y a toujours un risque lorsque l’on parle d’informatique. De plus, il est faux d’affirmer que cette identité numérique va remplacer tous nos mots de passe, car tous les sites que l’on utilise ne sont pas nécessairement compatibles avec celle-ci. Un autre problème est aussi que la Confédération relativise la sécurité que procure l’usage de mots de passe multiples et de l’authentification forte laissant croire qu’un Login unique va tous les remplacer.

L’acquisition d’une identité électronique serait facultative. Les citoyens suisses vont-ils la bouder?
Cela pourrait dépendre justement du prix ou de la transparence du projet. Mais comme on a peu d’information là-dessus, le risque est que beaucoup de citoyens pourraient se prononcer sans nécessairement avoir une idée claire du projet ni des coûts qui seront à leur charge.