De l’intégration à l’inclusion: ensemble par le sport!

MIGRANTS • Un collectif de professionnels et passionnés du sport a lancé «Sport et Migrants Mineurs»(SMM). Ce projet vise à proposer des initiations et des entraînements à de jeunes migrants dans différents sports, notamment des sports d’hiver tels que le curling ou le ski de fond.

Il ne faut pas confondre inclusion et intégration. Deuxième étape d’un même processus, l’inclusion suppose de réussir à faire quelque chose ensemble dans la durée. C’est elle en particulier que vise «Xplorer ensemble: Sport et Migrants Mineurs (SMM)»,  un collectif de professionnels et passionnés de sport, dont l’initiateur, responsable et coordinateur de ce groupe est Mattia Piffaretti, psychologue du sport, ancien basketteur et dont l’épouse est issue de la migration.
La philosophie de SMM - une équipe complétée par Philippe Furrer, Anne-Sophie Thilo, Geert Hendriks et Déborah Rochat, stagiaire et étudiante en psychologie de la santé à l’Université de Fribourg - s’inscrit dans la nature de Lausanne 2020 et s’appuie sur l’esprit majuscule de son label. Le projet se concentre surtout sur les migrants mineurs non-accompagnés accueillis en terre vaudoise, mais s’ouvre également à d’autres jeunes migrants pour lesquels la pratique du sport peut représenter un formidable outil d’intégration et de bien-être. «Les sortir de leur quotidien, mais aussi les connecter avec d’autres jeunes locaux de leur âge nous importe beaucoup», tiennent ainsi à préciser en cœur les membres du collectif.
Le sport, école de vie
Dans ce beau projet, le soutien des éducateurs est essentiel. Le sport est une école de la vie, ça n’a jamais été un cliché. «La Suisse a une tradition humanitaire. On est heureux de pouvoir s’inscrire dans ce thème. Le sport est une terre d’échanges, de partages et de rencontres extraordinaires», explique Mattia Piffaretti. Devant lui, il y a une quinzaine de jeunes migrants à l’écoute, attentifs, venant de s’initier au tir à l’arc au Centre mondial sis au Chalet-à-Gobet. «On va poursuivre l’aventure avec une série de sports d’été, mais aussi d’hiver, ces derniers représentant une grande inconnue pour les migrants.»  Une initiation au curling a déjà eu lieu, une autre est prévue cet hiver.
Pendant les JOJ Lausanne 2020, ce groupe - modulable - de migrants, âgés de 14 à 18 ans, découvrira le ski de fond, entre deux activités culturelles. «Nous nous réjouissons de les accueillir et de leur faire vivre les Jeux de l’intérieur - une expérience inoubliable», a confirmé Virginie Faivre, présidente des JOJ.
Un projet à 77’000 francs
Ces jeunes logent dans des foyers de l’EVAM (Etablissement Vaudois d’accueil des migrants), à Lausanne et dans le canton de Vaud. «Ou, parvenus à un certain âge, dans des chambres, toujours gérées par l’EVAM, ajoute Mattia Piffaretti. Ils suivent une scolarité obligatoire normale. Le coût du projet? «Il s’élève à  77’000 francs  pour cette fin de lancement jusqu’en 2020. Pour le moment, nous avons un soutien financier du Canton, de la Ville de Lausanne (fond du BLI, bureau lausannois pour les immigrés) et du Panathlon club Lausanne, et nous cherchons d’autres partenaires. Le but, souligne l’ancien basketteur, c’est la pérennisation du projet.»
Durant ce mois d’août, une initiation au breakdance, sport nouvellement reconnu par le CIO, est prévue. Ça va chauffer et plaire. C’est certain. Les jeunes migrants en parlaient déjà au lancement de l’opération.