Covid-19: l’immunité collective attendue fin juillet dans le canton

Malgré les couacs, Vaud gère plutôt mieux que les autres grands cantons sa vaccination.
En ce début de semaine, quelque 104’300 Vaudois avaient déjà reçu une ou deux doses de vaccin.
Un gigantesque centre de vaccination va être ouvert la semaine prochaine à Beaulieu. L’immunité collective pourrait être atteinte dès fin juillet.

  • Depuis fin mars, la campagne vaudoise de vaccination est entrée dans sa seconde phase. 123 RF

    Depuis fin mars, la campagne vaudoise de vaccination est entrée dans sa seconde phase. 123 RF

«Le gros de la campagne devrait durer jusqu’à la fin juillet avec 500’000 personnes qui pourraient être vaccinées à cette date»

Oliver Peters, président du comité de pilotage de vaccination.

Où en est la vaccination dans le canton? En décembre, la conseillère d’Etat Rebecca Ruiz ambitionnait de vacciner la moitié des Vaudois, soit 400’000 personnes, d’ici l’été. Reste donc trois mois et pas mal de travail puisque le 12 avril, quelque 105’300 Vaudois avaient été vaccinés et parmi eux seuls quelque 68’400 avaient reçu leurs deux doses.

Montée en puissance imminente

La cheffe du Département de la santé et de l’action sociale souligne que «le canton est dans les clous de la planification vaccinale fédérale». Elle reste convaincue que 400’000 Vaudois devraient pouvoir être vaccinés d’ici à la mi-juillet «sous réserve des livraisons et de l’homologation des trois vaccins». Un centre géant de vaccination sera d’ailleurs ouvert au Palais de Beaulieu dès la semaine prochaine. Pour mémoire, la Confédération livre au fur et à mesure des arrivages un pourcentage de ces doses à chaque canton. Ce chiffre est proportionnel notamment à sa population et à sa composition. Rebecca Ruiz a renégocié voici un mois ce chiffre. Il est désormais de 9.7%. contre 8.6% au début de la campagne. Notre canton affiche un rythme de vaccination un peu supérieur à la moyenne nationale. Soit 20.38 doses administrées par centaine d’habitants. «Chaque jour, presque 3600 résidants vaudois se font piquer mais nous pensons dépasser les 10’000 fin mai et les 13’000 début juin», explique Oliver Peters, président du comité de pilotage de vaccination. «En termes de rythme, Vaud arrive en tête des grands cantons Suisses», souligne Rebecca Ruiz. Et ce contrairement à ce que pourrait laisser penser les couacs ponctuels, révélés fin mars par la RTS et montrant qu’une poignée de personnes jeunes et en bonne santé avaient réussi à se faire vacciner dans notre canton sans même être vaudoises.

Depuis le 29 mars, la campagne vaudoise est entrée dans sa seconde phase. Elle se focalise sur le groupe 2, soit principalement les 65 ans et plus, mais aussi les personnes souffrant de maladies chroniques à risque et disposant d’un certificat médical en attestant et le personnel de santé en contact avec les malades. Dès le premier jour, le site www.coronavax.ch et la hotline 058 715 11 00 ont reçu 30’000 demandes, preuve que l’attente est grande et qu’une sorte de marketing de la rareté a fait son œuvre.

«Immunité de troupeau» dès fin juillet?

Dans la stratégie vaccinale élaborée par l’OFSP, viendront ensuite les personnels médicaux non soignants, les proches aidants et les personnels essentiels, puis les 50 ans et plus, et enfin les 18 ans et plus. A noter que chaque phase reste accessible aux membres des groupes précédant qui auraient manqué leur tour ou changé d’avis sur la vaccination. «Le gros de la campagne devrait durer jusqu’à la fin juillet avec 500’000 personnes qui pourraient être vaccinées à cette date», pronostique Oliver Peters. L’objectif de 70% de la population vaccinée pour atteindre l’immunité collective serait alors largement atteint. A noter que les 25% de Vaudois ayant déjà eu le Covid-19 sont déjà naturellement immunisés contre lui pour une durée de six à huit mois. Il suffit de leur administrer une seule dose de vaccin pour atteindre une protection comparable aux deux doses habituelles. «La priorité de la prochaine phase de la campagne n’est plus de gérer la pénurie, mais d’informer très largement la population», conclut Oliver Peters.

Un test en attendant son tour

Ceux qui aimeraient devancer l’appel de la vaccination ne le pourront normalement plus. Mais pour calmer leur éventuelle impatience et angoisse, ils peuvent se soumettre moyennant une cinquantaine de francs à un test sérologique de détection des anticorps du Covid-19. Peut-être se découvriront-ils ainsi déjà immunisés contre la maladie, car l’ayant eu sans le savoir de manière asymptomatique. «Cette information est relative, souligne toutefois Oliver Peters, car ces tests ne permettent pas de prédire pour combien de temps on restera protégé.»