Cafards, froid glacial, moisissures, le calvaire des locataires de César Roux

LOGEMENT • Des conditions d’habitation qui laissent à désirer, une grogne qui grandit et une attente sans fin. Après Bellevaux, c’est au tour d’habitants de la rue Dr. César-Roux de manifester leur impatience. Une conseillère communale empoigne le sujet en déposant une question écrite auprès de la Municipalité.

  • Françoise Piron, conseillère communale PLR

    Françoise Piron, conseillère communale PLR

Un locataire habitant à la rue Dr. César-Roux 8 Françoise Piron, conseillère communale PLR

Chemin d’Entre-Bois, de la Forêt, et maintenant rue Dr. César-Roux. Ces trois lieux ont pour point commun de rassembler des immeubles gérés par la Ville de Lausanne, mais surtout, des locataires mécontents. En mars, la conseillère communale Françoise Piron a interpellé la Municipalité au sujet du bâtiment sis à la rue Dr. César-Roux 8. «Cela fait plus de trois ans que les habitants ont exprimé leurs soucis vis-à-vis de l’état d’insalubrité de ce bâtiment, et ils ne voient rien venir», écrit-elle. Infiltrations d’eau, double-vitrage obsolète, humidité et moisissures, perte d’énergie et de chaleur y occasionnent un inconfort important. Comprenez: certains habitants gardent leur bonnet en hiver dans leur appartement.

Manque d’entretien

Même de l’extérieur, «nous ne pouvons pas rater cet immeuble qui fait tache au milieu de la rue», note un locataire qui souhaite rester anonyme. Il y a quelques années, les habitants ont même été confrontés à des colonies de cafards, qui s’insinuaient jusque sous les oreillers. Ce problème a été rapidement réglé par la gérance, mais n’en reste pas moins emblématique du seuil pouvant être atteint lorsque l’entretien d’un immeuble fait défaut. La Caisse de pension de la Ville de Lausanne (CPCL), propriétaire de l’immeuble, par la voix de son directeur Loïc Broggini, se veut rassurante: «Cet immeuble fait partie de ceux qui sont à rénover en priorité. Les premières études ont été validées et les demandes d’autorisation auprès des autorités sont en cours.»

Des analyses en cours

Le constat: les ennuis rencontrés par les locataires se rapportent majoritairement à des problèmes nécessitant l’assainissement énergétique des bâtiments. La municipale en charge du logement Natacha Litzistorf indique que, dans le cadre du Plan climat, ses services sont actuellement en phase d’analyse des immeubles dont la Ville est propriétaire.

«Cela nous permettra d’assainir les bâtiments en commençant par les plus vétustes et gourmands en énergie. Mais cette étape prend du temps, c’est pourquoi nous n’allons pas attendre de l’avoir terminée pour poursuivre les assainissements relativement aux analyses déjà faites par le passé.»

Concernant le patrimoine propriété de la CPCL et dont la Ville est gérante, elle indique que ces analyses ont déjà été effectuées.

Interpellation

Mais Françoise Piron ne l’entend pas de cette oreille: «Je trouve cela inadmissible que des gens, qui paient un loyer, aient froid dans leur appartement, réagit François Piron. Au sein du PLR, nous voudrions un plan de mise en action, des délais échelonnés afin de savoir où l’on va et que les locataires puissent en être informés. La question du climat est un aspect, mais les locataires ont besoin d’être rassurés et qu’on leur fournisse des informations», conclut-elle. Elle déposera prochainement une interpellation urgente dans ce sens auprès de la Municipalité.

 

A Bellevaux, des pigeons envahisseurs

A Bellevaux, des mesures globales ont enfin été prises en réponse aux demandes de travaux des locataires des chemin d’Entre-Bois 9-11 et de la Forêt 7-15. «Les requêtes urgentes ont été traitées immédiatement après les visites effectuées en septembre dernier, indique Renaud Jaccard, adjoint au chef de service de la gérance de la Ville. Les autres travaux devraient pouvoir commencer cet été.» Mais en ce moment, Antoine est agacé par autre chose: «Nos balcons sont infestés de pigeons, les conditions d’habitation sont inacceptables. Nous passons nos journées à les chasser, et ne pouvons pas laisser nos fenêtres ouvertes sans surveillance.» L’origine de cette invasion n’est pas totalement identifiée, «mais il semblerait que certains locataires les nourrissent et entretiennent des nids.» Antoine attend de la gérance qu’elle agisse pour que les habitants cessent les comportements incriminés. Renaud Jaccard indique «qu’un nouveau gérant d’immeuble fraîchement engagé se rendra sur place. Puis nous déterminerons la meilleure solution pour y mettre fin dans les meilleurs délais.»