Les ingénieurs de Mazda poursuivent leur quête, dont l’aboutissement devrait être un moteur adiabatique, autrement dit sans perte de chaleur. Car la chaleur, cela ne sert à rien, ou presque. Le défi est que l’énergie soit dévolue au maximum à la motricité. Sur leur chemin, ils ont déjà trouvé bon nombre de solutions, que leur dernière création Skyactiv-X regroupe. Ils ont réussi à rapprocher les avantages des deux mondes, celui à essence et celui du diesel.
Une affaire de compression
Pour résumer, dans un moteur normal, le piston aspire de l’air et du carburant vaporisé. Dans un diesel, le haut taux de compression déclenche l’explosion. Dans un moteur à essence, c’est l’étincelle de la bougie qui s’en charge. La trouvaille de Mazda consiste à maintenir un taux de compression élevé, en utilisant très peu d’essence, et à créer une sorte de petite bulle qui sera allumée par une bougie pour faire réagir tout le reste. Une façon de marier les deux technologies. Le but poursuivi est évidemment de parvenir à des consommations basses. Pour l’agrément de conduite, le couple doit être généreux.
Spécialiste depuis longtemps des moteurs, le professeur James Turner (Bath University, top 2 au monde dans le domaine) estime que la norme de 95g/km de CO2 édictée par l’Europe ne pourra pas être atteinte avec des moyens traditionnels. Il relève l’inventivité de Mazda, car réaliser des exploits en laboratoire est une chose, les concrétiser dans un modèle industriel en est une autre, plus ardue.
Sur la route
La variété des routes de Bulgarie nous a permis de faire un constat: ce moteur se comporte de manière parfaitement normale. De quoi rassurer tous les automobilistes. En l’utilisant sans rechercher l’économie, donc comme la plupart des usagers, l’ordinateur affiche à peine 6l/100 km. Excellent par rapport à la puissance disponible. A l’arrêt, le moteur fait silence et son alterno-démarreur, qui recharge une petite batterie en décélération, aide aux premiers tours de roue. Cela s’appelle «mild hybrid»...