Les petites voitures sont-elles condamnées?

MARCHE • Usines à l’arrêt, concessions fermées: les marques automobiles ont vécu les pires mois depuis des années. Quelle suite doivent-ils attendre?

Passer d’un jour à l’autre d’une vitrine physique, avec des conseillers en chair et en os, à des visites virtuelles n’a tout simplement pas été une panacée. Les habitudes ne changent pas aussi rapidement. Même si, comme chez Fiat-Chrysler ou Audi, il était possible de déléguer sa curiosité à un être humain, porteur de caméra, pour découvrir un modèle, force est de constater que la période ne se prêtait guère à ce genre de nouveauté.

Quelle voiture choisir?

Cette période a permis à bien des automobilistes de prendre le temps de la réflexion. Aboutira-t-elle sur un changement de paradigme? Seuls les bilans de fin d’année, voire plus tard, pourront le dire. Une chose est néanmoins avérée: les petites voitures ne seront plus les mêmes. Impossible de se conformer aux exigences légales avec les architectures traditionnelles. Une citadine, pour le moment, peut encore abriter un moteur thermique seul. Plus pour longtemps. Déjà, une Fiat 500 ou Panda s’annoncent avec une hybridation légère. Depuis longtemps, Toyota propose la «vraie» hybridation sur sa Yaris (avec deux moteurs, l’hybridation légère se contentant de l’appoint de l’alternodémarreur). La nouvelle Honda Jazz compte également sur cette technologie.

Un pas supplémentaire a été franchi. Fiat mise beaucoup sur la 500 tout électrique. Dans le groupe Volkswagen, si la VW up! tourne toujours avec un moulin à essence, les cousines Seat Mii et Škoda Citigo ont viré à l’électricité.

La question du prix

Pour le consommateur, il ne restera plus tellement d’autos très avantageuses, petit moteur, équipement restreint pour les jeunes ou un usage sans prétention. Les voitures électriques font certes des progrès, elles ne sont toutefois pas accessibles comme l’étaient, ou le sont encore, les citadines peu motorisées. La technologie des hybrides coûte également plus cher que les architectures traditionnelles.

Pour le reste du marché, tous les analystes s’accordent à voir les SUV compacts continuer leur progression. La tendance sera de privilégier les tractions, même si les Suisses adorent les 4x4, pour respecter les normes. C’est le cas du nouveau Nissan Juke par exemple. Là aussi, les motorisations alternatives fleurissent, Mazda s’y met également avec sa MX30 électrique, tout comme Opel avec le Mokka, alors que Ford joue l’hybridation pour sa nouvelle Puma, Toyota suit sa route avec la Yaris Cross.

Le choix reste ouvert, mais les prix sont sous pression… à la hausse.