Le calcul est simple: rouler dans un véhicule dont le carburant est le gaz naturel abaisse d’un coup les émissions de CO2. De 25%. En Suisse, la part de biogaz (neutre en carbone) est de 22,4% à la pompe, et il en existe qui proposent 100% de biogaz. Alors, pourquoi cette technologie ne s’impose-t-elle pas? Elle n’a pas réuni de consensus. La distribution a longtemps été le fait de compagnies régionales. Aucune agressivité commerciale, aucune action d’envergure et un silence profond de la part des autorités expliquent qu’il n’y a jamais eu d’engouement. Actuellement, les seuls clients sont les entreprises, qui achètent des flottes. Car l’avantage se mesure rapidement dans les coûts: le plein revient en gros 30% moins cher que pour l’essence ou le diesel.
Aventure en mode CNG
Les véhicules ne diffèrent en rien de ceux à essence. Nous avons testé le joli SUV compact Škoda Kamiq. Son moteur de 90 ch paraît un peu sous-dimensionné, pourtant il réagit avec suffisamment de vigueur si l’on se sert copieusement de la boîte de vitesses à six rapports. Comme pour la mobilité électrique, il plane une incertitude quand on envisage de longs trajets. Descendre au sud de la France? Il faut sortir de l’autoroute pour faire le plein. Et la mésaventure qui nous est arrivée ressemble à un défaut de jeunesse, alors que cela fait très longtemps que les promoteurs de la mobilité au gaz tentent de percer: arrivé devant une pompe, un écriteau «En panne». Rage! La prochaine station est à 10 km, heureusement. En Suisse, le réseau est bon. A l’étranger, cela dépend.
Le Škoda Kamiq, très bien équipé, presque luxueux, est un excellent véhicule. Il convient d’installer l’application «gibgas CNG» (5 fr.) pour avoir une cartographie européenne. Très pratique, avec lien au navigateur du smartphone. Sans quoi, il faut clairement planifier ses trajets. Au-delà des flottes, l’industrie du gaz n’a pas encore vraiment convaincu.
Gil Egger
