On pourrait écrire: tant qu’il y aura de la passion automobile. Car la raison voudrait que tout le monde se contente de moteurs poussifs dans des enveloppes minimalistes. Ce n’est pas ce que l’on croise sur les routes, les Suisses aiment les équipements complets et les moteurs puissants. Les constructeurs premium l’ont compris et ne lâchent pas cette catégorie.
Une presque familiale
L’Audi RS5 Sportback a cinq portes, un coffre confortable, elle s’adapte donc mieux à une famille que le coupé RS5. Elle possède toutefois d’autres atouts. Son moteur par exemple. Forcée d’abandonner le V8, si généreux et onctueux, Audi a travaillé son V6, installant les deux turbos dans le creux de la lettre. La cartographie et le soin apporté aux différentes configurations dessinent un caractère aux visages multiples. Sage en usage courant, la boîte auto changeant les 8 rapports à des régimes très bas. Explosive en choisissant le dynamisme ou, simplement, en tirant le levier vers soi pour afficher la lettre S, comme Sport, au tableau de bord. Le châssis, d’un confort très acceptable pour tous les jours, quoiqu’un petit peu ferme, devient alors rigoureux. Les accélérations sont très vives, source de montées d’adrénaline. Cerise sur le gâteau: les freins en céramique (en option) ont une efficacité et une endurance redoutables. Cela va de pair avec des équipements de sécurité très complets.
Il vaut la peine de trouver un circuit pour tirer la quintessence de ce bolide apprivoisé. Car ses capacités n’y feront pas pâle figure. Et, bien sûr, aucune d’elles ne peut s’exprimer vraiment sur route ouverte, tout au plus peut-on se faire plaisir dans quelques parcours sinueux en montagne. La transmission quattro, légendaire, est ici calibrée pour la performance, autorisant des passages en courbe bluffants. Une auto qui déclenche rapidement la passion…
Gil Egger