Passagers médusés par la hausse des tarifs de la CGN

RESEAUX SOCIAUX • Le torchon brûle entre des usagers et la compagnie de navigation qui explique - et relativise - l’augmentation.

  • La hausse des prix s’accompagne d’avantages supplémentaires, se justifie la CGN. 123RF

    La hausse des prix s’accompagne d’avantages supplémentaires, se justifie la CGN. 123RF

«Une augmentation exorbitante»; «A ce prix, je vais passer mon tour»; «Trop cher»… Depuis l’annonce des nouveaux tarifs de la Compagnie générale de navigation (CGN), de nombreux passagers réguliers ne décolèrent pas et le font vivement savoir sur les réseaux sociaux. En cause: une hausse de près de 50 francs sur le prix d’un abonnement annuel 2022. Il faut en effet débourser près de 200 francs pour obtenir le sésame. Un coût injustifié pour des habitués qui se sentent floués.

C’est notamment le cas de Monique, 67 ans, qui prend régulièrement le bateau avec son petit-fils. «La CGN m’oblige à prendre la bagnole pour aller manger des filets de perches à Yvoire, peste la retraitée. Je trouve le prix totalement disproportionné. C’est comme si on cherchait à nous écarter au profit d’une clientèle supérieure», se désole-t-elle.

Tout autre son de cloche du côté de la CGN. «Notre nouvelle formule est accompagnée d’avantages supplémentaires», rétorque Florentine Baron Pailhes, directrice marketing. Parmi ces améliorations, elle pointe la possibilité de naviguer entre Nyon (VD) et Yvoire (France voisine) en semaine, dès 2022. «Ce n’était pas le cas auparavant. Quand l’offre augmente, c’est normal que cela se répercute sur les coûts», ajoute la directrice. Avant de préciser: «Ça reste fantastique de pouvoir naviguer en illimité sur le Léman pour 199 francs. Pour la même offre sur le lac des Quatre-Cantons, il faut payer le double.»

Fraudes

Et ce n’est pas la seule justification avancée par la CGN. Celle-ci évoque des fraudes dans l’utilisation des cartes Famille et Duo, deux formules d’abonnements qui n’existent plus aujourd’hui. Malgré le caractère nominatif de ces forfaits, de nombreux passagers ont outrepassé la règle en se les échangeant. Mais alors pourquoi n’avoir pas renforcé les contrôles? «Nous faisons les vérifications une fois à bord comme pour le train, sinon les temps d’embarquement seraient trop longs», explique Florentine Baron Pailhes.

Trompeur

Des arguments qui peinent à convaincre Monique. La sexagénaire estime que la CGN a surtout attiré un maximum de monde avec une offre alléchante pour combler le manque à gagner lié à la pandémie. «Maintenant que les gens reviennent, la compagnie augmente drastiquement les tarifs et elle fait même payer les enfants». Et Monique de conclure: «On a été roulés dans la farine… comme des filets de perches.»