Opposés à une construction, ils veulent acheter le terrain!

LUTRY • Une association propose une alternative culturelle à un projet immobilier mis à l’enquête dans le hameau de Corsy. Pour cela, les membres ambitionnent d’acheter la parcelle au promoteur.

  • Alain Godat, Rosa-Maria Gomez Freymond, et Laurence Godat, de l’association Les Amis de Corsy. MISSON-TILLE

    Alain Godat, Rosa-Maria Gomez Freymond, et Laurence Godat, de l’association Les Amis de Corsy. MISSON-TILLE

Le petit hameau de Corsy, sur les hauts de Lutry, a été «miraculeusement préservé, alors que la périphérie elle, s’est transformée, notamment au travers des nombreux aménagements routiers», note d’emblée Alain Godat, secrétaire de l’Association Les Amis de Corsy. Il n’est dès lors pas étonnant que ses membres refusent que le projet immobilier de la régie Immosol, mis à l’enquête le 20 mai, ne vienne «dénaturer le patrimoine bâti de ce lieu, en supprimant un espace vert important comprenant un arbre protégé.» Depuis l’an dernier, la mobilisation est au rendez-vous: après avoir commandé une étude historique du hameau pour attester de sa valeur patrimoniale et historique, ils proposent un projet alternatif impliquant le rachat de la parcelle.

Leur souhait: créer un jardin public au nom du peintre Walter Mafli, qui a habité 70 ans dans ce hameau et l’a peint à de multiples reprises. Ils y envisagent également des espaces didactiques permettant de découvrir le peintre ainsi que l’histoire de Corsy, dont les plus anciennes traces remontent au 10ème siècle.

Espace de repos

«Ce serait un espace de repos et de rencontre, qui permettrait de créer du lien entre les habitants», note Rosa-Maria Gomez Freymond, présidente de l’association.

Mais la commune peine à envisager l’intérêt que représenterait la création de ce parc: «Si la construction immobilière est règlementaire, nous n’avons pas grand poids pour empêcher sa réalisation», note le municipal Pierre-Alexandre Schlaeppi. Un avis que ne partage pas Jean-Claude Perroud, avocat de l’association: «La commune a une grande marge de manœuvre si elle estime qu’il s’agit d’un secteur méritant d’être protégé.» Ce dernier estime que le projet immobilier «détruirait l’équilibre du quartier dans sa dimension historico-urbanistique.»

Pour l’association, «racheter le terrain reste donc la seule solution pour empêcher cette construction.» La régie propriétaire a d’ores et déjà accepté et proposé un prix de 750’000 francs. L’association recherche donc la participation de mécènes pour atteindre son but.