Lausanne Cités: Dans quel délai peut-on espérer voir l’installation provisoire se mettre en place, d’autant qu’une demande de dérogation doit être déposée auprès du canton?
Laetitia Bettex: Nous pensions qu’une dérogation serait nécessaire en raison d’un impératif d’apport en énergies renouvelables locales pour ce type d’installation. Finalement, au vu des contacts avec le canton, cette dérogation ne sera pas nécessaire car cet impératif ne s’impose pas pour une telle installation de production de glace.
Il va aussi falloir compter avec la demande de mise à l’enquête…
Le dossier de mise à l’enquête publique a été déposé dès la semaine du 11 septembre auprès de la Centrale cantonale des autorisations en matière de construction (CAMAC). La mise à l’enquête publique s’étend sur 30 jours, nous saurons d’ici au 16 octobre s’il faudra compter avec des oppositions.
Cela veut-il dire qu’une mise en service de la patinoire est envisageable pour le 17 octobre?
Non parce qu’il faut aussi obtenir les retours de la CAMAC avant de pouvoir délivrer le permis de construire et compter avec les délais de commande du matériel, soit un temps supplémentaire estimé à six semaines. Et puis se pose aussi la question des éventuelles oppositions qui auraient un impact sur le planning prévisionnel. S’il n’y en a pas, la patinoire pourrait être opérationnelle entre la fin du mois de novembre et le début du mois de décembre.
Et si des oppositions se manifestaient?
Là, ce sera plus long. Il faudra que la police des constructions en analyse la teneur avant que la Municipalité ne puisse délivrer le permis de construire et lever les oppositions. Cette décision ouvrira un nouveau délai de 30 jours permettant aux opposants de faire recours auprès de la Cour de droit administratif et public. Si aucun recours n’est déposé, la glace pourrait alors être disponible au mieux courant janvier 2023.
Le risque que des oppositions s’expriment est-il élevé?
Difficile de savoir. En transmettant le dossier au canton, nous avons analysé toutes les dimensions qui auraient pu poser problème et a priori nous respectons le cadre légal. Mais on pourrait toujours devoir faire face à des oppositions de principe qui nous feraient perdre un temps précieux. C’est le prix de la démocratie…
Dans l’intervalle, comment les clubs se débrouillent-ils?
Comme ils le peuvent. Ils ont réduit leur activité sur la glace, contacté d’autres patinoires romandes pour qu’elles accueillent leurs matchs, même à des horaires assez compliqués, tôt le matin ou tard le soir. On observe en tout cas un bel élan de solidarité!
N’aurait-il pas été possible de continuer de la sorte durant tout l’hiver, au lieu d’engager les dépenses qu’implique la mise en place d’une patinoire provisoire?
Non, pour les clubs il aurait été impensable qu’on leur annonce dès le début de la saison, une fermeture pour tout l’hiver. Pour eux, il y avait un risque majeur de perdre leurs membres.
Finalement tout cela pour une demi-saison de glace, le jeu en valait-il la chandelle?
Sans aucun doute. Il n’y avait pas d’autre alternative, pour survivre, les clubs devaient avoir une réponse et des perspectives claires dès le début de la saison. Croyez-moi, avec l’énorme pression administrative et la charge de travail que cela a représenté, nous n’aurions jamais engagé la solution d’une patinoire provisoire si nous n’y avions pas vraiment cru!
