Des Lausannois au service de la justice ougandaise

OUGANDA • En janvier 2021, les Lausannois Varinia Dieperink et Martin Bovay sont partis pour deux ans à Gulu, en Ouganda (lire notre article du 26.12.2020) afin de soutenir l’ONG locale RLP (Refugee Law Project) dans la mise sur pied d’un système d’archivage de la documentation historique du pays.

Une année après, l’équipe en charge de ce travail a été capable de mettre en ligne un premier échantillon des archives, maintenant accessibles au public. «L’équipe est vraiment efficace et nous avons réalisé un travail intéressant», se réjouit Martin. L’apport de Martin, archiviste de métier, est la mise en place d’une méthodologie de travail permettant une systématisation du processus et une facilité d’archivage. Il forme aussi l’équipe à l’utilisation de l’outil informatique développé.

Un travail sans fin

Mais le travail est loin d’être terminé. Martin estime la quantité de données à numériser à des dizaines de terra-octets; des centaines de milliers de coupures de presse et de photos, des vidéos, ainsi que des objets. La plateforme en ligne présente les documents datés et expliqués, ainsi que des témoignages. «Il faudra des années pour réaliser ce travail. RLP continue de produire des données en temps réel; non seulement il faut rattraper le retard, mais la poursuite de l’effort sera constante et sans fin», explique Martin.

Le but de ce projet, s’intégrant dans le domaine de la justice transitionnelle, permet de préserver l’héritage des sociétés victimes d’abus des droits humains en documentant les violations dont le pays a souffert. En Ouganda, où la guerre civile a meurtri le pays durant presque quinze ans, de nombreux blessés ne sont toujours pas remis, psychologiquement mais également physiquement. «Certaines personnes ont encore des fragments de balle dans le corps, qui n’ont jamais été enlevés, après plus de vingt ans», témoigne Varinia, dont l’activité sur place consiste justement, en tant que travailleuse sociale, à soutenir l’équipe de RLP au niveau de la prise en charge des victimes. «Nous les visitons, suivons leur état de santé, physique et psychologique, et les orientons vers les soins médicaux nécessaires.»