Nuria Gorrite, le choix dans la date

Le plus fou, dans ce qu’il faut bien désormais appeler l’affaire Gorrite, ce n’est pas le comportement de la présidente du Conseil d’Etat, dont les habitudes de noceuse invétérée commencent à ternir une image jusqu’à présent irréprochable.

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Non, ce n’est pas l’altercation qui a eu lieu le 29 décembre dernier avec ses voisins de table dans un restaurant de Crans Montana, même si elle laisse craindre une dérive à la Mark Müller ou pire à la Valérie Garbani. Ce n’est pas non plus ce masque qu’elle a oublié de mettre un court instant debout au bar du restaurant – que celui qui n’a jamais péché masqué jette la première pierre-, même si évidemment elle a, en tant qu’élue et primus inter pares, un devoir d’exemplarité. Non ce qui pose vraiment problème, ce sont ses contorsions médicoadministratives pour justifier la date du début de sa quarantaine avec un jonglage quasi-jésuitique sur la nature de ses premiers picotements (ciel!) dus au Covid ou pas, pour rétrospectivement fixer la «supposée» date du début des symptômes. Bref, un embrouillamini chronologique qui a du mal à convaincre, d’autant que, bon petit soldat, Karim Boubaker le médecin cantonal, plus prompt à réagir pour jouer le pompier-démineur dans cette affaire que pour gérer la pandémie, s’est instantanément fendu d’un communiqué contorsionniste expliquant en quoi sa patronne avait parfaitement respecté ses règles (ciel!), du reste de plus en plus incompréhensibles pour le plus grand nombre. Avec au final, l’impression désagréable que non seulement la présidente aime bien s’éclater, mais qu’elle prend aussi des libertés dans ses arrangements avec la réalité. Alors non, aussi sûrement que Nuria Gorrite ne s’appelle pas Goria Nurrite, la présidente du Conseil d’Etat n’avait sûrement pas le choix dans la date…