Notre époque en objets...

Chronique satirique - Participative comme jamais, la Ville a proposé aux Lausannois de répondre à un sondage destiné à choisir les objets que l’on pourra enfouir, le 5 mai prochain, dans une capsule temporelle sous le Grand Pont, histoire que nos descendants puissent un jour se faire une idée de notre vécu contemporain. Alan Monoc fait quelques propositions...

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Point besoin de sondage pourtant pour savoir ce que l’on devrait y mettre: d’abord, un panneau de limitation à 30km/h évidemment assorti d’une petite roue de vélo, tous deux si emblématiques de notre réalité actuelle.

Ensuite, on pourrait y ajouter pêle-mêle la déclaration d’impôts de Pascal Broulis, un traité de médecine consacré au covid-19 et signé par Philippe Leuba, spécialiste ès-grippette, sans oublier, cette fois sous la plume de la future retraitée Cesla Amarelle, un manuel de grammaire inclusive, indispensable lorsque les générations futures s’essaieront à l’art difficile du décryptage de la novlangue politiquement correcte d’aujourd’hui. Et puis enfin, pour clore la liste des documents, un extrait du registre des faillites, en forme de mémorial posthume pour tous les commerçants qui auront été obligés de mettre la clé sous le paillasson.

Emblématiques de la décontraction du début du 21ème siècle, ne surtout pas oublier l’incontournable paire de baskets blanches qui fait désormais partie du dress code d’un nombre croissant de nos édiles, y compris au cours de leurs sorties officielles.

A bannir en revanche, la si vaudoise bouteille de blanc décidément trop caractéristique d’une époque tourmentée où le plaisir se doit d’être coupable, et la remplacer par un délicat petit biberon, souvenir impérissable de l’arrivée de Valérie Dittli au Conseil d’Etat.