Dans 50 ans, la Rue Florence-Germond…

CHRONIQUE SATIRIQUE - Toujours aussi caustique, notre chroniqueur Alan Monoc s'est plu à imaginer à quoi pourrait ressembler une rue Florence-Germond...

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Fidèle à sa politique de promotion de l’égalité, Lausanne s’est fixé pour objectif d’attribuer 30 rues et espaces publics de noms féminins d’ici la fin de la législature. Alors rêvons un peu. Dans 50 ans, comme la plupart d’entre nous serons morts, gageons qu’il y aura une rue Florence-Germond. On peut déjà l’imaginer: elle sera au centre-ville, rigoureusement rectiligne, à sens unique et entièrement consacrée sur toute sa largeur aux vélos, avec sur le côté, une étroite bande roulable réservée aux quelques voitures autorisées pour les seul-e-s personnes handicapé-e-s. Pour elles, la vitesse sera limitée à 5 km/h de 20h à 6h, et à 7 km/h en journée, histoire d’améliorer la mobilité diurne. Afin de favoriser la mobilité inclusive, aucune place de parking ne sera disponible, mais les personnes qui le souhaiteront pourront laisser leur véhicule dans un nouveau P+R aménagé par la Ville au-dessus de Nyon, et user sans limites des trottinettes électriques mises à disposition pour leur permettre de faire leurs courses dans l’hyper-centre de Lausanne. Quant aux piétons, des horaires spécifiques seront réservés aux personnes qui se seront déclarées comme femmes afin de limiter le harcèlement de rue et aux personnes «non blanches» afin de limiter les violences policières. Sur le côté, une longue allée de cactus – réchauffement climatique oblige –, distillera son ombre inexistante sur les vitrines des rares commerçants qui auront été strictement sélectionnés sur la base de leur aptitude à favoriser la vente en vrac et les circuits courts.

Enfin, tout au bout de la rue, juste en face d’une clinique médicale spécialisée dans la charge mentale, des panneaux indicateurs préciseront, non pas la vitesse des usagers, mais le degré de satisfaction de la population, avec un taux minimal de déclenchement à 80%.