EPICENTRE • C’est en 1952 que le Valaisan Georges Pellissier ouvre un premier bar à café dans cet immeuble d’origine médiévale, daté du 16e siècle, sis à mi-parcours des mythiques Escaliers du Marché, passage couvert mais pentu menant de la place de la Palud, siège des autorités politiques de la ville, à la cathédrale, siège des autorités ecclésiastiques et spirituelles. Très vite, Le Barbare – et son jukebox! – deviennent un des principaux épicentres de la vie estudiantine, intellectuelle et culturelle alternative lausannoise et le lieu de ralliement d’adolescents, de jeunes gens et d’artistes qui trouvent ici un lieu pas encore occupé par les notables et la bourgeoisie de l’époque. Au point que la grogne monte rapidement à propos des nuisances qui transforment ce lieu de vie en un «espèce de Quartier latin immoral»! En juillet 1970, Le Barbare est fermé temporairement par la police suite à des affaires de drogues et de mœurs, provoquant des manifestations de jeunes, qui lancent des actions d’occupation des bistrots «bourgeois» de la ville.
Aujourd’hui, Le Barbare se niche toujours au pied de la cathédrale et sa mini-terrasse protégée du vent et du bruit de la ville offre le même point de vue unique sur le cœur historique de Lausanne. Le fameux Chocolat Marta est toujours à la carte. La rénovation de 2021 a conservé l’esprit bohème et familial des lieux, ainsi que quelques traces –pierre, crépi, niche – de l’architecture passée. Tout comme les volets, l’encadrement de la devanture et une dominante de vert, couleur associée au Barbare dans les mémoires.
Escaliers-du-Marché 27, www.lebarbare.ch