L’affaire Mike Horn: un pétard mouillé!

DÉCRYPTAGE • L’aventurier Mike Horn est au cœur d’une polémique depuis la diffusion d’une émission télévisée sur son engagement militaire en Afrique du Sud alors qu’il avait 18 ans.

  • Un héros tombé de son piédestal? DR

    Un héros tombé de son piédestal? DR

Dans le catalogue des noms qui sont connus de - presque - tous sur cette planète, celui de Mike Horn s’inscrit en lettres capitales. Depuis plus de 30 ans, l’homme parcourt le monde en quête de sensations fortes à travers des expéditions en terrains hostiles. Il a titillé la mort à maintes reprises et, à travers les multiples reportages et émissions qui lui ont été consacrés, il est devenu une star des plateaux de télévision et des réseaux sociaux, un héros pour beaucoup, notamment du côté de Château-d’Œx où il vit depuis qu’il a quitté son Afrique du Sud natale, en 1990.

Une guerre d’indépendance

Seulement voilà, il aura suffi d’une émission de télé pour que son nom quitte les chemins de l’aventure pour ceux de la guerre, celle qui s’est déroulée dans le Sud-Ouest africain, de 1966 à fin 1988, et qui opposa l’Afrique du Sud à l'Angola et au mouvement indépendantiste armé SWAPO autour de l'indépendance de la Namibie, alors sous protectorat sud-africain.

Intitulée «Mike Horn, la face cachée de l’aventurier», cette émission de la RTS, présentée le 19 janvier dernier, avait pour but de nous montrer qui il est vraiment, pourquoi il a atterri «mystérieusement» en Suisse et avec quelle unité il a vraiment combattu. Tout un programme pour une enquête dans laquelle on n’apprend rien de plus que ce qu’on savait déjà sur son passé militaire.

Sauf sans doute - unique scoop - qu’il avait combattu au sein de l’unité 101 des forces spéciales, composée de durs à cuire, dans laquelle il était chargé de participer à la répression des mouvements de résistance.

Un piètre communicateur

C’était la guerre, et comme toutes les guerres, celle-ci fut sale et meurtrière. Peut-on lui en faire le reproche? Dans une interview donnée au journal Libération il y a quelques années déjà, Mike Horn expliquait: «J'avais 18 ans. La guerre ne m'intéressait pas. C'est l'aventure qui me plaisait. J’étais trop calme, pas assez agressif, trop libéral dans mes idées. Je n'étais pas un bon militaire.» Outre cela, il a prouvé par ailleurs qu’il n’était pas non plus un bon communicateur, en tous cas dans le cadre de cette émission, où il est apparu comme dépassé par ce qu’on lui demandait, incapable de prendre du recul. Cela en fait-il pour autant un salaud? Sûrement pas!

Dans le fond, ce qu’il reste de tout ça, c’est donc un reportage à charge contre une personne qui n’était alors qu’un jeune exécutant, aux ordres comme la plupart des autres soldats sud-africains, et une intervention politique de la part d’une députée vaudoise qui n’a sans doute, ni de près ni de loin, jamais foulé un champ de bataille, et se demande si le mandat de l'aventurier au sein de Vaud Promotion ne doit pas être résilié. En ce sens, cette affaire, c’est un pétard mouillé!