Territoire: aménager sans spolier

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    Territoire: aménager sans spolier

Le 3 mars les citoyens vaudois et suisses ont adopté la loi fédérale sur l'aménagement du territoire (LAT) mais ce sujet va nous occuper encore longtemps à l'échelon cantonal.Le Plan directeur entré en vigueur le 1er août 2008 est très restrictif quant à l'augmentation de population dans les communes avec peu de transports publics. Pour celles-ci, la croissance autorisée n'est que de 1% par an entre 2008 et 2023, soit 15% en 15 ans. Or, ces dernières années la population vaudoise a augmenté de 1,8% par an et le chiffre de 1% devrait être revu à la hausse.

Deux expressions

Lorsqu'on parle d'aménagement du territoire, deux expressions reviennent constamment : «mitage du territoire» et «densification». L'expression «mitage du territoire» désigne selon le dictionnaire des constructions éparses alors que dans le monde politique ce terme est utilisé pour supprimer les zones villas et limiter très sérieusement les constructions dans les campagnes. Je connais le cas d'une commune de 330 habitants qui peut passer à 450 uniquement en construisant les parcelles disponibles à l'intérieur du village. Le pourtour du village n'augmente pas. Ce n'est pas du mitage et dans ce cas le 1% par an autorisé est ridicule. Quant à l'expression «densification», cela signifie entasser le plus de gens possible dans des locatifs genre cages à lapins !

Sale boulot

Les petites communes qui ont trop de terrains à bâtir pourraient voir certaines parcelles être déclassées en zone agricole. Et c'est là que le bât blesse : Pensez-vous que l'on peut réellement dire à une personne qui a reçu par héritage une parcelle à bâtir dans un village : «on va déclasser votre terrain en zone agricole, et sans indemnité!» D'autre part, quelle autorité devra faire le sale boulot qui consistera à négocier avec les propriétaires qui, bien entendu, refuseront d'être spoliés? Les Municipalités ?Les exécutifs communaux ont jusqu'au 31 juillet 2018 pour définir leurs besoins de croissance démographique à 15 ans et redéfinir leurs zones à bâtir. Même si le 3 mars les citoyens vaudois ont accepté la LAT, la majorité des communes l'a refusée et il faudra en tenir compte.Le «OUI» n'est donc pas un chèque en blanc pour déclasser à tout va des terrains.