Taxe au sac: la mesquinerie lausannoise

  • Isabelle Chevalley, Députée et Conseillère nationale vert'libérale

    Isabelle Chevalley, Députée et Conseillère nationale vert'libérale

Voilà cette fois c'est fait! Que d'énergie il a fallu aux défenseurs de l'environnement pour faire respecter la Constitution suisse, soit introduire une taxe proportionnelle à la pollution générée. On entend souvent dire que les Suisses sont les champions de monde du tri des déchets. Pourtant, il serait bon de descendre de notre nuage et d'observer ce qui se passe autour de nous. En France, Tetra Pack annonce un taux de recyclage de 40% de ses emballages, la Belgique recycle 43% des plastiques et l'Allemagne 92% des métaux. Et nous? C'est éloquent, mais nous sommes de faux bons élèves, car nous n'atteignons aucun de ces scores. C'est dire que la taxe au sac ou au poids va nous aider à atteindre des taux de recyclage meilleurs.Dans cette avancée, il y a un nuage noir, soit la commune de Lausanne. La Municipalité, avec son écrasante majorité de gauche, n'a rien trouvé de mieux que de compléter la taxe au sac par une taxe fixe qui est basée sur le volume des habitations. Ceci permet une taxation détournée des propriétaires. La gauche, en particulier le parti socialiste, a perdu le combat de la taxe au sac. Car elle a longtemps lutté contre cette taxe, en particulier au Grand Conseil. Si la bataille a été perdue au plan cantonal, à Lausanne la gauche se venge sur les propriétaires. Je trouve cette mesure de rétorsion vraiment lamentable.

Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi l'introduction de cette taxe fait autant de polémiques dans notre canton. Elle existe depuis déjà plus de 10 ans en Suisse alémanique et depuis 1996 dans le canton de Fribourg. Fribourg a eu l'intelligence de lier sa taxe fixe non pas en fonction du volume des bâtiments, mais par adulte. Ceci permet de ne pas pénaliser les enfants tout en conservant le lien du pollueur-payeur. Mais quel est le rapport entre le volume d'un bâtiment et la production de déchets? Est-ce que les paysans qui vivent dans de grands volumes produisent plus de déchets?

La gauche nous montre, par cet exemple, qu'elle a encore de la peine à sortir de ses dogmes. Il serait temps de prendre de la hauteur et d'arrêter ces petites mesquineries qui ne font que décrédibiliser le travail du monde politique.