Sécurité - densification - Métamorphose: les ravages du dogme

  • NICOLAS GILLARD, CONSEILLER COMMUNAL PLR, LAUSANNE

    NICOLAS GILLARD, CONSEILLER COMMUNAL PLR, LAUSANNE

L'explosion de l'insécurité à Lausanne a été niée durant de nombreuses années. A chaque intervention d'un élu communal - souvent PLR - le débat se transformait en confrontation idéologique stérile, la gauche reprochant systématiquement à la droite de vouloir faire peur. Résultat : un blocage dont les lausannois paient aujourd'hui le prix; plusieurs années de retard dans la lutte contre l'accaparement de la ville par des activités illégales.Depuis 10 ans au moins Lausanne souffre d'une pénurie chronique de logement. Tout le monde parle de densification, mais les projets tardent. La construction d'immeubles plus hauts, une des rares vraies solutions au manque actuel, est bloquée depuis années. On planifie, on discute et on ergote. On effraie parfois les investisseurs institutionnels ou privés en posant des exigences démesurées. Et pendant ce temps-là les lausannois de toutes catégories sociales ne savent plus comment ni où se loger. Le plus souvent parce que les uns et les autres y vont de leurs dogmes et de leur «vision» de la ville.

Et maintenant Métamorphose! Comment ne pas voir dans l'abandon de tout partenariat public-privé la marque d'une position idéologique de la majorité qui veut tout en main du public? Position qu'elle n'a bien entendu pas les moyens de financer (190 millions rien que pour Malley!) et qui va retarder le développement des infrastructures sportives nécessaires.

Les trois blocages décrits, avec les problèmes majeurs qu'ils posent aux Lausannois, sont l'illustration du désastre auquel peut conduire le traitement politisé à outrance de problématiques qui nous concernent tous: à Lausanne, une idée n'est souvent bonne que si elle vient du bon bord. Ainsi, le M3 étiqueté Français a échappé de justesse à la fatwa que lui avait lancé la majorité.Ce triomphe du dogme illustre également les dommages que causent un déséquilibre politique évident au sein de la municipalité, mais également au sein du conseil communal, où n'ayant plus rien à négocier, on plastronne ou on proteste. Remarquez, le dogme n'a pas empêché nos municipaux de gauche d'offrir une pragmatique semi retraite à l'un des leurs pour éviter une partielle dangereuse. L'idéologie a ses limites!