Renforcer la lutte contre les salaires abusifs

  • Jean Christophe schwaab – Conseiller national Socialiste, riex (bourg-en lavaux)

    Jean Christophe schwaab – Conseiller national Socialiste, riex (bourg-en lavaux)

Le 3 mars dernier, le peuple et les cantons ont dit un «oui» clair et net à l'initiative contre les rémunérations abusives. Les analyses du vote ont confirmé ce que pensaient tous ceux qui ont suivi le sujet de près: ce n'est pas pour renforcer les droits des actionnaires que les citoyens ont dit «oui», mais c'est pour mettre un terme aux pratiques salariales abusives. Le mandat populaire est donc clair et les autorités se doivent de le remplir.Comment poursuivre sur cet élan? Le Parti Socialiste a fait plusieurs propositions. Il s'agit d'une part, de supprimer la déductibilité fiscale des salaires très élevés. Actuellement, une entreprise qui verse des salaires abusifs peut les déduire en tant que charges d'exploitation. Le PS préconise donc de revenir à ce qui aurait dû être le contre-projet direct à l'initiative de M. Minder: un impôt sur les bonus de plus 3 millions de francs. Les entreprises qui souhaitent encourager la cupidité de quelques top-managers devraient désormais en payer le prix.Autre proposition du PS: obliger les entreprises à ce que les parts variables des rémunérations ne puissent être fixées qu'en tenant compte de l'évolution à long terme des bénéfices de l'entreprise, afin d'éviter d'une part que les managers soient incités à prendre des risques à court terme, et d'autre part que d'énormes bonus soient versés à la direction alors que l'entreprise doit licencier. De telles règles sont déjà en vigueur dans les grandes banques. Elles ont notamment pour objectif d'éviter que les contribuables ne soient appelés à la rescousse parce que des bonus trop alléchants auraient incité à une prise de risque déraisonnable.Mais le peuple pourra très bientôt (le 22 novembre) se prononcer directement sur le moyen le plus efficace de limiter les abus salariaux: l'initiative 1-12 des jeunes socialistes. Alors que l'initiative «contre les rémunérations abusives» ne contient aucune limite des salaires indécents, l'initiative 1-12 permettra de mettre une fois pour toute un frein à la cupidité d'une poignée de dirigeants d'entreprises plus préoccupés par leur bénéfice personnel que par la pérennité des emplois… et l'intérêt public!