Redonner sa valeur au travail

  • BENOÎT GAILLARD, CONSEILLER COMMUNAL PS

    BENOÎT GAILLARD, CONSEILLER COMMUNAL PS

Des nouvelles chaque jour un peu plus mauvaises nous proviennent des pays d'Europe qui nous entourent. Augmentation du taux de chômage et activité économique au ralenti touchent les jeunes, les familles, les retraités.Jusqu'ici, notre pays échappe à la violence des chiffres, avec un taux de demandeurs d'emplois qui reste relativement faible, avec des salaires qui demeurent, en apparence, plus élevés qu'ailleurs. La réalité est plus dure : pris dans l'étau de la progression des loyers, de l'augmentation des coûts de la santé et de la stagnation des salaires, nombre de Suisses voient leur situation se détériorer, même s'ils ont un emploi, même s'ils ont passé leur vie à travailler.

Mais alors, où va la richesse produite par les salariés, par ceux qui font fonctionner l'économie suisse ? La réponse est malheureusement simple : elle est distribuées aux actionnaires à travers des dividendes peu fiscalisés, et aux dirigeants à travers des salaires mirobolants. Elle ne sert jamais, ou trop rarement, à augmenter les salaires ou les pensions de retraite qui en auraient pourtant bien besoin.

Nous connaissons bien, depuis quelques années, les rémunérations très élevées des dirigeants des grandes entreprises. Une douzaine de dirigeants des deux plus grandes banques suisses gagnent cent fois plus que leurs salariés les moins bien rémunérés. Mais qui paie au prix fort les plans de licenciements annoncés par ces mêmes banques ? Devinez…

Il est donc temps de redonner au travail sa juste valeur. L'initiative contre les rémunérations abusives, qui sera soumise au vote en mars prochain, n'est qu'une première étape sur un long chemin. Limiter les écarts de salaire, supprimer les forfaits fiscaux, améliorer le financement de l'AVS pour pouvoir enfin augmenter les rentes: autant d'idées que le peuple aura l'occasion d'imposer ces prochaines années, pour arrêter de se faire avoir.Ces propositions ne visent pas tant à révolutionner le fonctionnement de la Suisse, qu'à rétablir simplement ce qui doit faire sa force : la reconnaissance de la valeur du travail, ce travail qui doit permettre à tous de vivre correctement, d'entretenir une famille, de préparer l'avenir.