Quand la mort est porteuse de vie

  • Paolo Mariani - Eglise Évangélique Réformée du Canton de Vaud

    Paolo Mariani - Eglise Évangélique Réformée du Canton de Vaud

Le débat sur le don d'organe est d'actualité. Il y a quelques jours, le Conseil national a décidé de voter le consentement présumé. Toute personne majeure deviendrait ainsi un donateur potentiel. Contrairement à aujourd'hui, c'est le refus de faire don de ses organes ou de ses tissus qui devrait être signifié aux autorités compétentes. Le dossier attend maintenant de passer la rampe du Conseil des Etats. Pourquoi en est-on arrivé là ?

Parce qu'aujourd'hui, dans notre pays, il y a une moyenne de 12 donateurs par million d'habitants. En face, plus de 1200 malades attendent une greffe pour ne pas mourir, ou pour recommencer à espérer. En Suisse, nous avons des centres de transplantation de renommée internationale. Pourtant, peu de monde a sa carte de donateurs dans sa poche et très (trop) peu de monde autorise le prélèvement d'une partie du corps de ses proches, le moment venu.Les autorités et le corps médical se sont donc résolus à nous bousculer et à nous rendre attentifs à des décisions qui conditionnent le futur de nombreuses personnes. Samedi passé, 28 septembre, s'est tenue la journée nationale du don d'organes et de la transplantation lancée par l'Office fédéral de la santé publique. Elle est assortie d'une campagne de sensibilisation qui, avec le slogan « Décidez-vous ! Sinon vos proches devront le faire pour vous », nous rappelle la part qui nous revient, en tant qu'humains, et l'importance de cet acte.Mais, n'est-ce pas aussi un devoir des Eglises de prendre la parole dans ce débat, qui touche, en même temps, à la mort et à la vie ? Jésus Christ, il y a 2000 ans, est venu nous apprendre l'amour, la solidarité, la charité. Il est venu – en tant que Fils de Dieu selon certains ou homme d'exception selon d'autres – s'occuper de nous et nous demander de nous occuper des gens de la même façon. N'a-t-il pas dit, selon ce que nous rapporte l'Evangile de Matthieu (voir 25,40), « ce que vous ferez au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le ferez » ?

Alors, sur ses traces, nous pouvons, nous aussi, être des porteurs de lumière, de vie, jusqu'à la fin de nos jours… et au delà.