Privilégier l'entente et le consensus

  • MICHELE MOSSI DÉPUTÉ PDC AU GRAND CONSEIL

    MICHELE MOSSI DÉPUTÉ PDC AU GRAND CONSEIL

Au début d'une législature, le Conseil d'État fraîchement élu est chargé de présenter un programme d'action destiné à répondre aux défis du canton pendant les 5 années à venir. Dans le canton de Vaud, ce fut le cas le 23 avril dernier, quand le Conseil d'État, dans sa nouvelle composition majoritairement à gauche, présentait devant le Grand Conseil, majoritairement à droite, son programme pour la législature 2012-2017.Avant la lecture de ce programme, j'avoue avoir eu quelques craintes quant au fonctionnement et à l'entente du nouveau gouvernement, craintes liées à l'envie potentielle de l'une ou de l'autre formation de chercher à se distancer pour mettre en évidence les effets du changement de majorité. Je craignais que l'on ne perde ce qui a été ces dernières années la véritable force de frappe et de succès de notre exécutif: l'esprit d'équipe, l'entente et la collégialité. Forces que bien d'autres cantons romands nous envient aujourd'hui. Or, mes craintes étaient injustifiées, car le consensus demeure et transparaît même du programme de législature. Il est cohérent et respectueux des équilibres politiques, sociaux et économiques dont a besoin notre canton pour asseoir son avenir. Le travail en équipe et le consensus, si chers aux centristes du PDC, l'ont donc emporté!Mais si mes craintes ont été balayées au niveau cantonal, elles restent d'actualité dans d'autres cantons et au niveau fédéral. Les électeurs valaisans et neuchâtelois élisent au gouvernement des politiciens individualistes à la personnalité très marquée, et avant que les nouveaux élus soient en place, on s'inquiète déjà de leur capacité à travailler en équipe. Les mêmes préoccupations apparaissent à l'échelle fédérale, au moment où l'on discute d'élire le Conseil fédéral par le peuple. Le but déclaré des initiants est de privilégier l'élection de politiciens individualistes intéressés en premier lieu à se démarquer par des positions choc personnelles, radicales et populistes, en dépit du consensus et d'un esprit d'équipe constructif.Alors, pour la votation du 9 juin prochain, n'oublions pas l'exemple vaudois: la force d'un exécutif – que ce soit au niveau communal, cantonal ou fédéral –, comme d'ailleurs la force d'une équipe sportive, la qualité d'un orchestre ou le succès d'une PME, réside essentiellement dans l'entente entre les membres.