Dépénalisation du cannabis: Faut pas rêver!

  •  Fabrice Brelaz, Député, Membre de l'Association Romande contre la drogue. DR

    Fabrice Brelaz, Député, Membre de l'Association Romande contre la drogue. DR

La dépénalisation du cannabis est de nouveau à l’ordre du jour. Certains états ont légalisé sa vente ou envisagent de la faire. Au Colorado, où le cannabis est en vente libre depuis le 1er janvier 2014, le marché noir a connu un boom sans précédent: l’herbe est 20% meilleur marché que dans les officines possédant une licence car le marché officiel paie des taxes alors qu’il n’y en a pas sur le marché parallèle.

Et tout n’est pas rose dans le marché de la fumette: au Pays-Bas, par exemple, les autorités ont mis en discussion un projet visant à classifier le cannabis à fort taux de THC (la substance active du chanvre), parmi les drogues dures.

Le 18 novembre, le Grand Conseil bernois a accepté une motion UDC interdisant tout essai de culture, distribution ou consommation de cannabis.

Dans plusieurs villes de Suisse, des mouvements proches des autorités défendent la libéralisation du cannabis, voire d’autre drogues. A Lausanne, une commission du Conseil communal a accepté un postulat proposant que la capitale lausannoise rejoigne le groupe des villes qui planchent sur des projets de dépénalisation.

Mais du côté des autorités fédérales, l’ambiance est moins optimiste. Répondant à une interpellation du conseiller national UDC Jean-Pierre Grin, le Conseil fédéral déclare: Comme il s’agirait en l’occurrence de consommation de cannabis à des fins récréatives et non pour un usage médical, il est plutôt à supposer, en l’état actuel des connaissances, que le projet envisagé ne serait pas réalisable sans réviser la LStup.» Et plus loin, l’exécutif fédéral précise qu’il n’envisage pas une telle révision.

Et au cas où les autorités fédérales tenteraient de modifier la LStup, il y aura inévitablement un référendum car la consommation de cannabis modifie la vision, ralentit les réflexes et enlève toute motivation...