Entre Morges et Nyon, les multinationales se sont multipliées depuis quelques années. Avec elles, les expatriés venus des quatre coins du globe sont venus s'installer pour y travailler. Dans le même temps, la région de la Côte a su attirer les grandes fortunes de ce monde venues y chercher une stabilité politique, économique et des attraits fiscaux évidents. Les récentes attaques envers le secret bancaire et la pression faite pour réduire les avantages d'imposition aux multinationales viennent changer cette donne.De nombreuses PME helvétiques risquent également d'en subir les conséquences. Comme le confirme Linh Nguyen, fondatrice du concept Privatedietbox et Privatebootcamp: «Les expatriés, en général, représentent pour plus de la moitié de notre clientèle car ils sont déjà familiers de ce genre de services à domicile qui sont créateurs de temps libre. La concurrence globale pour attirer les multinationales s'est accrue, car de nombreux pays ont amélioré leurs conditions-cadres et offrent des conditions attrayantes. Une vaste réforme de la fiscalité des entreprises doit être mise en route rapidement pour éviter une escalade et préserver l'attractivité de la place économique suisse. Nous espérons que la 3e réforme de l'imposition des entreprises va répondre à ces questions.»
Incertitude inquiétante
Cette incertitude, Johann Frain, directeur de la conciergerie privée La Boîte O Services, basée à Aubonne, la partage également: «Nous pouvons noter une faible baisse de nos nouveaux clients expatriés sur le canton de Vaud principalement. Certaines multinationales ont en effet gelé leur recrutement pour 2013 face à la crise en Europe. Ceci a une incidence sur le nombre de nouveaux arrivants de type "expatriés" en Suisse.»Le directeur relève également que la taxation des revenus est l'un des attraits de la Suisse, mais pas le seul. Le cadre de vie, un futur plus sûr, des écoles privées internationales ou encore des postes à haute responsabilité sont d'autres atouts.
Attente locale
Si les élus de la Côte restent encore discrets sur cette situation, le conseiller national PLR, Olivier Feller, a décidé de prendre le taureau par les cornes en déposant une motion qui a été retenue. «La fiscalité, c'est l'une des composantes de la compétitivité de la Suisse. Cette dernière est exposée à de nombreuses pressions. Mon but est de réaliser un document permettant en toute transparence de comparer les cadeaux fiscaux réalisés par les autres pays. Ceci afin d'avoir une vue globale.» L'idée sous-jacente est de mettre un terme à la diabolisation dont est victime la Suisse depuis quelques mois...