Les communes misent sur la prévention

JEUNESSE • Engager un éducateur de rue n'est plus l'apanage des grandes agglomérations. A l'image de Gland, ou prochainement d'Aubonne et de St-Prex, on mise davantage sur la prévention que la répression auprès des jeunes.

  • sson et la municipale de jeunesse de Gland Christine Girod. MONAY

    Le travailleur social de proximité Mathieu Lasson et la municipale de jeunesse de Gland Christine Girod. MONAY

Rencontrer les jeunes là où ils sont, être à l'écoute de leurs attentes, leurs besoins, telles sont les missions de l'éducateur de rue. Jadis engagé dans des centres urbains comme Genève ou Lausanne, ils œuvrent aujourd'hui dans de plus petites communes. A Gland, le poste de travailleur social de proximité (TSP) a été créé en 2008. Engagé alors à 30%, le poste est aujourd'hui à 80%. Gland doit-elle faire face à une hausse de la délinquance juvénile? «Non, son rôle est avant tout préventif. Près du quart des habitants est âgé de moins de 25 ans. Il s'agit d'être à l'écoute de cette part importante de la population. La hausse du temps d'activité du travailleur social de proximité s'apparente à une prise de conscience de l'importance du travail à faire en amont», souligne Christine Girod, municipale de la jeunesse pour la ville de Gland.

Maintenir le lien

Employé depuis le 1er décembre dernier par Espace Prévention La Côte, Mathieu Lasson confirme: «Les problématiques ne sont pas les mêmes que dans les grandes villes, mais comme tout jeune, le regard des autres et la construction de l'estime de soi est très importante». De là à dire que la jeunesse de Gland est plus préservée qu'ailleurs, il y a un pas qu'ils ne veulent pas franchir. «Certes, de manière générale, on observe un bon encadrement familial. Avec ses quelque 50 sociétés locales, la ville dispose de nombreuses opportunités d'intégration et de convivialité. Il existe un vrai esprit de village», assure Christine Girod.Présent dans les rues lorsque les jeunes y sont, à savoir en fin d'après-midi, les soirs voire les nuits durant les week-ends, le travailleur social de proximité a pour mission d'aller au contact des adolescents en situation de fragilité pour tenter de préserver ou rétablir leurs liens avec la société. Un travail pas toujours reconnu. «Il est en effet difficile de mettre des résultats chiffrés ou concrets sur des actions avant tout préventives. Mais j'ai la chance de travailler avec des autorités qui ont bien compris mon rôle et la nécessité d'anticipation», ajoute Mathieu Lasson.

Communes solidaires

S'il intervient à Gland, le jeune homme peut compter sur ses collègues d'autres villes de la Côte. Le district de Morges dispose en effet d'un travailleur social de proximité à 100%, tout comme la ville de Morges. Aubonne, St-Prex et les communes avoisinantes disposeront prochainement d'un professionnel (lire encadré). Quant au district de Nyon, un travailleur social de proximité est en poste à 80%. «Il existe une réelle solidarité entre les communes de la Côte qui sont conscientes de l'importance d'établir un contact avec les jeunes», conclut Christine Girod.

Aubonne, St-Prex et environs auront aussi leur travailleur social

L'Association scolaire intercommunale St-Prex et environs (ASISE) a signé, en décembre dernier, une convention avec Espace Prévention Morges pour engager un travailleur social de proximité. Celui-ci travaillera à 50% pour les communes de St-Prex, Denens, Villars-sous-Yens, Lussy et Yens et à 50% pour la commune d'Aubonne. «Le rôle du futur éducateur de rue sera d'aller à la rencontre des jeunes pour les écouter et cerner leurs besoins», relève Carine Tinguely, municipale à St-Prex. Jusqu'à présent, ces communes disposaient d'un bus circulant dans les différentes communes de manière sporadique et sur appel. «Nous aimerions être davantage présents sur le terrain même si nous n'avons pas de réels problèmes de délinquance. Nous voulons mettre l'accent sur la prévention», conclut Carine Tinguely.