Vivarium: l'ultime combat

REPTILES • Le Vivarium de Lausanne a moins d'un mois pour trouver 250'000 francs. Une grande campagne de recherche de fonds est lancée pour sauver cette institution lausannoise.

  • Les responsables du Vivarium se battront jusqu'au bout pour sauver cette véritable institution lausannoise.

    Les responsables du Vivarium se battront jusqu'au bout pour sauver cette véritable institution lausannoise.

Trouver un quart de million de francs en trois mois n'est pas chose aisée. C'est pourtant la mission du Vivarium de Lausanne s'il ne veut pas fermer ses portes définitivement. En proie à d'importants problèmes financiers, l'institution lausannoise s'est vu accorder un sursis concordaire jusqu'au 11 juillet.Les appels à l'aide du directeur Michel Ansermet ne sont pas restés lettre morte. Que ce soit avec des mots, des visites ou des dons, les Lausannois ont témoigné de leur attachement au Vivarium. «Nous avons reçu de nombreux dons de 10, 20 et 50 francs. C'est la preuve que le Vivarium a sa place à Lausanne, tout comme l'ours à Berne», lance d'emblée Michel Ansermet.

Délai prolongé

Ces gestes de solidarité ont touché au cœur ceux qui œuvrent chaque jour au bien-être des reptiles et autres animaux au sang froid. Mais ces actions ne suffiront pas à sortir le Vivarium de l'impasse financière dans laquelle elle se trouve. «A moins d'un don exceptionnel, nous n'arriverons pas à trouver 250'000 francs dans un délai aussi court. Nous allons probablement demander une prolongation du délai concordaire car les recherches de fonds demandent du temps et la période estivale est peu propice à cela», souligne Jean-Frédéric Braillard, membre du conseil de fondation. Une grande campagne de recherches de fonds est sur le point d'être lancée. Objectif: sensibiliser les collectivités publiques, les fondations et les sponsors privés au travail effectué par le Vivarium. Car, outre un lieu d'exposition, l'institution offre une place de refuge pour tous les reptiles, amphibiens et arachnides qui ne sont plus souhaités à la maison.

Jusqu'au bout

Parallèlement à cette recherche de fonds gérée par le conseil de fondation, les activités se multiplient au Vivarium. Cours de désensibilisation aux espèces qui font peur, expositions, mise en place de panneaux didactiques et présentation du travail quotidien: le directeur n'hésite pas à retrousser ses manches. «On ouvre nos portes pour montrer comment on s'occupe de ces animaux encore mal compris», lance Michel Ansermet. Cet ancien sportif de haut niveau a gardé sa mentalité de gagneur et de battant. Il n'envisage pas la fermeture du lieu qui signifierait l'euthanasie de nombreux animaux. «Je me battrai jusqu'au bout!»

Nouvel élan

«Le départ du président et du vice-président du conseil de fondation a donné un nouvel élan. Nous sommes confiants quant à la résolution financière du problème. Mais beaucoup moins en revanche quant à l'infrastructure qui abrite le Vivarium», souligne Jean-Frédéric Braillard.Fuites d'eau, installations désuètes, toit en piteux état, le bâtiment qui abrite l'institution est dans un état alarmant. «Cela va bien au-delà de la problématique des 250'000 francs. C'est un problème structurel beaucoup plus profond», concède le membre du conseil de fondation. En effet, la nouvelle Ordonnance fédérale sur la protection des animaux qui sera pleinement applicable en 2018 signifiera la fermeture du site, les locaux actuels n'étant plus aux normes. «A plus long terme, une réflexion impliquant notamment le canton et la Ville de Lausanne, devra se faire si on veut assurer la pérennité du Vivarium», conclut Jean-Frédéric Braillard.