Ras-le-bol! C'est le sentiment des habitants du quartier sous-gare jouxtant le parc Milan. Depuis d'interminables mois, les travaux sur l'avenue Edouard Dapples se poursuivent et la situation ne semble pas avancer. De quoi exaspérer la population et les quelques commerçants situés sur cette rue.
Des modifications à la pelle
«Cela fait plus d'un an que cela a commencé, et ce qui est construit et directement détruit derrière, tonne Marc Widmer. Je prends l'exemple de places de parc en zone bleu qui ont été réalisée il y a quelques mois, et bien maintenant, elles vont être supprimées, de qui se moque-t-on?» Et le résultat escompté ne changera pas fondamentalement l'avenue en question puisque la présentation faite par les autorités lausannoises au début de l'année 2012 recensait les modifications prévues: augmentation de l'espace piétonnier et sécurisation des traversées piétonnes sont notamment au programme. «C'est hallucinant car cette rue fonctionnait très bien, se souvient Marc Widmer. On a l'impression que de l'argent est jeté par les fenêtres pour pas grand-chose. Et puis, les nuisances sonores sont pénibles sur une aussi longue durée.» Et cela ne risque pas de s'arrêter de sitôt puisque une étude nationale réalisée par Benedikt Koch et Matthias Forster démontre qu'il reste beaucoup de travail: «10% des routes cantonales (1'700 km) présentent un état critique, voire résolument mauvais. Quelque 3'300 km ou 19% ont une qualité suffisante. Nous pouvons en déduire que 10% du réseau des routes cantonales suisses, du fait de dégradations de surface, devraient être assainis à court terme, et 19% à moyen terme.»
Budget suffisant
Dans la catégorie des désastres routiers, la palme revient à la route du Golf située entre le Mont-sur-Lausanne et le Chalet-à-Gobet. Malgré des travaux de réfection urgents, cette route ne supporte plus le passage des véhicules de plus de 3,5 tonnes. Quant aux automobilistes, ils doivent éviter les nids de poule et autres dégradations dignes d'un pays en voie de développement. Les cyclistes, pourtant très nombreux à se balader dans le coin, ne peuvent pour leur part tout simplement plus l'emprunter, de peur de chuter à tout moment! Du coup, la décision a été prise de la fermer, en attendant d'éventuels travaux. «L'hiver a été très rude et les journées pluvieuses très nombreuses, précise Laurent Tribolet, chef de la division entretien du Service des routes du canton de Vaud. La météo est l'une des raisons de la dégradation de certaines routes. Pour celle du Golf, nous attendons les résultats de l'enquête publique pour commencer des travaux. L'idéal serait de débuter cet été.» Quand on lui demande pourquoi certains axes sont parfois laissés à l'abandon, Laurent Tribolet s'en défend: «Les moyens pour refaire les routes sont suffisants. Un crédit de 17,2 millions a été accordé et cela nous permet de planifier la réfection des revêtements. D'ici quelques années, tous les points sensibles seront réglés.» D'ici-là, les chantiers risquent de se multiplier...