Métamorphose aura-t-il la peau du LS?

COUP DE GUEULE • Le président du Lausanne Sport s'en prend aux autorités. Le report de la réalisation d'un stade de football en 2020 risque de mettre en péril la pérennité de son club.

  • Sans projet de stade rapidement, Jean-François Collet craint pour la survie du LS. VERISSIMO

    Sans projet de stade rapidement, Jean-François Collet craint pour la survie du LS. VERISSIMO

Jean-François Collet n'a pas l'habitude de s'énerver ou de pousser un coup de gueule. Si aujourd'hui, il maîtrise ses nerfs, le président du Lausanne Sport est néanmoins inquiet. En cause: la remise en question du projet Métamorphose à Lausanne et surtout l'abandon du complexe sportif prévu aux Prés-de-Vidy.«Sans un vrai projet rapide, la Municipalité met en péril la survie du club!», lance-t-il d'emblée.Pour lui, le projet Métamorphose reflète bien la légèrté avec laquelle est considéré le sport dans la capitale vaudoise: «Avoir entamé autant de démarches, avoir annoncé ce nouveau stade en grande pompe pour, quelques mois plus tard, abandonner le projet… Les gens n'ont pas saisi l'importance de ce stade pour la pérennité du club», souligne Jean-François Collet.Le président du Lausanne Sport pointe du doigt la méconnaissance des autorités communales du sport et du fonctionnement d'un club de foot. «Ils annoncent aujourd'hui réfléchir sur un stade combinant football et athlétisme. C'est une aberration! Envisager de faire une «Pontaise bis», c'est signer l'arrêt de mort du Lausanne Sport!»

Lenteurs politiques

L'avenir du club, il a envie d'y croire, malgré tout. «Même avec un budget serré de 7,5 millions, on a prouvé qu'on peut tenir en Super League. Si on avait un nouveau stade, on se maintiendrait dans le milieu du classement sans se poser les questions existentielles comme on le fait aujourd'hui».Et de citer comme exemple les multiples écueils politiques à franchir avant d'obtenir un écran géant. «La Ville pourrait faire un effort et marquer ses regrets pour toutes ces péripéties en essayant de nous mettre, tout de suite, des choses indispensables au bon fonctionnement du club, estime-t-il. On a un énorme retard dans les infrastructures sportives à Lausanne, on est la dernière ville de Suisse à ne pas disposer d'un stade de foot conforme aux attentes de la League. Je n'ai pas le sentiment qu'on met le turbo pour combler ce retard. On va repartir dans le même "processus escargot" qui a été mis en place pour le projet de stade aux Prés de Vidy où il y a énormément de concours, de palabres. Il faut des mois et des mois pour faire avancer le projet alors qu'aujourd'hui, on a besoin d'une opération coup de poing pour rattraper l'erreur commise avec les Prés-de-Vidy».

Un stade à l'anglaise

La solution, Jean-François Collet la voit dans la construction d'un stade à l'anglaise à la Tuilière de 13'000 places. «Pas besoin d'un grand projet architectural, on a besoin d'un stade simple, fonctionnel, bon marché à l'entretien», précise-t-il. Et un autre d'athlétisme à Coubertin, de 3'000 places avec des possibilités de poser des tubulaires lors de grandes manifestations comme Athetissima».

Manque de soutien

Le sport est-il le parent pauvre à Lausanne? «Je n'irai pas jusque là mais j'ai quand-même le sentiment, sans jalousie aucune, qu'on donne beaucoup plus facilement à la culture qu'au sport. Marc Vuilleumier fait un excellent travail mais il ne décide pas tout seul. On ne ressent pas un soutien suffisant aujourd'hui des autorités communales. Le canton, on n'en parle même pas... Il ne fait juste rien du tout pour le sport. J'ai rencontré Philippe Leuba en début d'été qui m'a promis de venir avec des solutions. On attend toujours…»