Il «nique la police» avec l'accord du SPEN

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    Il «nique la police» avec l'accord du SPEN

RAP LITIGIEUX • «Le corps d'un flic mort, voilà ce qui hante mes rêves. Je veux tous qu'ils crèvent, moi. J'ai envie de leur faire mal.» Début 2011, les paroles belliqueuses du rappeur Astreet contenues dans sa chanson «Sale Schmitt», en argot «Schmitt» désigne un policier, avaient provoqué une vive polémique. La Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse romande avait notamment fortement réagi, relevant «la totale irresponsabilité dont faisait preuve ce chanteur ainsi que son diffuseur».

De quoi faire profil bas? Pas du tout! En semi-détention à Lausanne jusqu'à la fin de la semaine dernière pour une affaire datant de 2009, Astreet a récidivé. Et pas n'importe comment. Au bénéfice d'une autorisation en bonne et due forme délivrée par le Service pénitentiaire vaudois (SPEN), il s'est produit en Valais, fin juillet dernier, en première partie du rappeur français Seth Gueko, connu lui aussi pour son amour tout relatif de la police. A cette occasion, Astreet a à nouveau entonné sa chanson fétiche.

«Quand j'ai lu la nouvelle je n'arrivais pas à y croire, comme d'ailleurs bon nombre de mes concitoyens», tonne aujourd'hui la députée Véronique Hurni qui vient d'interpeller le Conseil d'Etat. «Voilà un homme qui chante une chanson douteuse, provocante, haineuse, gratuite et irresponsable dirigée contre la police et qui a la permission, dans le cadre de sa détention, d'aller se produire en concert. C'est tout simplement inadmissible.» Du côté du SPEN, no comment. «L'interpellation venant d'être déposée, c'est maintenant au chef de Département de réagir», observe son porte-parole, Anthony Brovarone. Au moment des faits, ce dernier avait toutefois expliqué que le SPEN n'avait pas à préjuger de la valeur d'une chanson, surtout qu'elle n'a pas valu de condamnation à son auteur et qu'il convenait de favoriser sa resocialisation.«Sous couvert de resocialisation, le SPEN a laissé la liberté à cet homme d'aller tout simplement cracher, en chantant, sur la police», rétorque Véronique Hurni. La députée PLR entend ainsi connaître les éléments concrets qui ont permis d'accorder une faveur supplémentaire au régime de semi-détention d'Astreet et savoir si le Département concerné s'est assuré qu'il ne chanterait plus de chansons haineuses, notamment à l'encontre de la police. Une affaire à suivre!