«Regardez! Ces deux portes, je n'arrive plus à les fermer correctement. Partout, il y a de l'humidité qui s'incruste. Il y a aussi ces fissures sur les murs, et je passe sur le bruit, insupportable par moments!» Gisèle (*) n'en peut plus. À l'instar d'autres locataires de l'immeuble sis au numéro 33 du boulevard de la Forêt, sur les hauts de Pully, elle en a assez du remue-ménage et des désagréments provoqués par les travaux entrepris dans les combles et sur le toit de l'immeuble, dans lequel elle vit depuis plusieurs années.
Toiture rehaussée
Tout a commencé le 1er juillet dernier. Mandatée par la société propriétaire des lieux, une entreprise commence à transformer les combles pour en faire de nouveaux logements. Les locataires sont avertis, en bonne et due forme. Mais très vite, l'aventure tourne au cauchemar, notamment pour ceux qui ont des appartements qui se trouvent juste en dessous des travaux: trous dans les murs, bruit durant une grande partie de la journée, coupures d'eau et d'électricité. Pire encore, au début de ce mois, avec le retour de la pluie, l'eau s'est mise à suinter des plafonds dans certains appartements, l'humidité s'est installée, des moisissures sont apparues, portes et placards ferment mal, vraisemblablement en raison du jeu provoqué par le rehaussement de la toiture en cours. Alors que le froid se faisait plus vif également, la régie en charge de l'immeuble aurait refusé d'enclencher le chauffage. «Malgré l'apport d'un chauffage électrique que mes enfants m'ont offert, il faisait 17 degrés à l'intérieur de mon appartement, note Gisèle. Au même étage, il y a une dame âgée et malade. Le Centre médico-social qui la suit a demandé à la régie de chauffer son appartement parce qu'elle aussi avait froid. On a lui répondu qu'elle n'avait qu'à bouger. C'est une honte!»
Baisse des loyers
«Personne n'est à l'abri d'un dérapage, mais je peux vous dire que ce n'est pas le style de la maison, tient d'emblée à dire Claude Chessex, directeur de la Régie Braun en charge de l'immeuble. Si une telle réponse a été donnée, elle n'est tout simplement pas conforme à notre manière de faire». Pour le reste, il dit non seulement avoir averti longtemps à l'avance les locataires des désagréments que les travaux allaient engendrer, mais découvrir maintenant seulement les dégâts dus aux récentes pluies qui se sont abattues sur la région.«En juin dernier, les locataires ont pu prendre connaissance du planning des travaux et ont reçu des explications détaillées sur leur nature. Pour le reste, toutes nos ressources sont actuellement mobilisées pour tenter de trouver une solution aux dégâts occasionnés par la pluie.» Et d'ajouter: «J'ai conscience que c'est une période difficile à passer pour les locataires, mais nous leur avons aussi dit qu'une réduction de loyer avait été envisagée et que celle-ci serait calculée à la fin des travaux, prévus à la fin du printemps prochain.» De quoi rassurer les locataires? Pas sûr, l'un d'entre eux a déjà fait appel à un avocat.