Une provoc sans conséquences

Les pendulaires vaudois qui partent le matin travailler sur territoire genevois et retournent sur leur territoire cantonal le soir venu sont-ils des profiteurs? C'est en tout cas ce que suggère l'élu Vert genevois Olivier Perroux qui, via son blog, veut les faire passer à la caisse. Sa démonstration se veut simple et lumineuse. Chaque jour, explique-t-il, durant leur passage à Genève, ils utilisent un tas d'infrastructures qui sont payées par les Genevois et ne leur coûtent rien. Le manque à gagner pour son canton s'élèverait ainsi à plusieurs centaines de millions de francs chaque année.

Les exemples le plus flagrant à ses yeux? Le contournement autoroutier ou encore les crèches dans lesquelles nombre de pendulaires déposeraient leurs enfants avant d'aller travailler, alors que les Genevois peinent à y trouver une place pour leur propre progéniture. Selon Olivier Perroux, ce ne serait que justice. Ceci d'autant plus que les nombreux frontaliers français qui travaillent sur territoire genevois le font en voyant leur revenu être prélevé à la source.

Un vieux débat! Olivier Perroux oublie que bien longtemps avant lui une certaine Micheline Calmy-Rey, qui n'était pas encore Conseillère Fédérale, mais présidait les Finances genevoises, avait eu la même idée saugrenue avant d'être remise à l'ordre par le Tribunal Fédéral qui lui avait rappelé que la politique fiscale dépend de la Confédération et non des cantons. Aussi séduisante pourrait-elle paraître pour certains, la proposition d'Olivier Perroux risque donc bien, elle aussi, de n'apparaître que comme une provoc sans conséquences (lire notre article)