Un vrai tour de passe-passe

Le 27 novembre dernier, l'affaire s'est réglée en deux coups de cuillère à pot. Sans états d'âme, le Grand Conseil vaudois adoptait le projet architectural remanié du futur parlement. Une nouvelle mouture plus «consensuelle» et «plus vaudoise» qui écartait la menace d'un référendum lancé contre une première version contestée et signée par plus de 16 000 citoyens.Le résultat était couru d'avance. Les instigateurs du référendum et la commission chargée d'examiner le décret avaient exprimé leur soutien à la nouvelle architecture. Pas de risque donc d'assister à une nouvelle guéguerre. Le message était clair: les jeux sont faits. Circulez, il n'y a plus rien à voir! Mais c'était sans compter sur quelques empêcheurs de tourner en rond, tels Eric Magnin, le président du Mouvement de Défense de Lausanne, ou Pierre Santschi, Vert iconoclaste, et ancien député, qui dénoncent aujourd'hui une «magouille entre membres de différents partis», un tour de passe-passe qui arrangeait bien tout le monde, mais que «même dans une république bananière», on n'aurait pas osé.Ils dénoncent un déni démocratique qui a consisté en l'adoption d'un décret qui annulait le référendum et privait ainsi le peuple de parole. Question: comment savoir dès lors si la majorité de la population était pour ou contre? Un referendum abouti n'implique pas forcément un vote, leur rétorque-t-on. Pas si sûr! Pour en avoir le cœur net, ils entendent dans tous les cas porter l'affaire devant la Cour constitutionnelle. Bref, l'«affaire» Rosebud n'est peut-être pas encore terminée (lire en page 5).