Un compromis temporaire...

Prenez un logement inoccupé. Ajoutez-y un locataire qui ne paie pas l’occupation des lieux. Normalement, vous obtenez un propriétaire plutôt mécontent. Eh bien à Lausanne, ce n’est pas forcément le cas. Il arrive même que le propriétaire ne voie pas l’utilité de faire intervenir la police, tandis que la Municipalité observe  le tout sous un œil plutôt favorable. 

Pour expliquer un tel paradoxe, il faut savoir qu’en matière de politique du logement, comme dans bien d’autres domaines d’ailleurs, il n’y a pas de vérité pré-établie. Et tolérer au moins temporairement des squatters calmes et coopératifs peut avoir quelques avantages. D’abord celui, pour les propriétaires, d’éviter d’avoir à s’infliger d’interminables procédures coûteuses aussi bien sur le plan financer qu’émotionnel.  Quant aux autorités, faire preuve d’un attentisme vigilant peut également se révéler payant, en évitant des confrontations toujours hasardeuses. C’est d’ailleurs l’attitude adoptée par la Ville pour peu qu’il n’y ait aucun danger pour les occupants et aucun désagrément pour le voisinage. 

Une attitude conciliante qui n’a été rendu possible que par le changement d’attitude de nombre de squatters, sortis d’une attitude historiquement belliqueuse. Pour constructif qu’il soit, ce compromis ne saurait tenir que parce qu’il est temporaire. En démocratie, force doit toujours revenir à la loi, et le droit de propriété, pilier de notre société, demeurer inaliénable...