Un animal à sang froid

Sous ces dehors graciles et réservés, se cache une dame de fer à la vaudoise. Élue à la Municipalité depuis deux ans, Florence Germond fait preuve d'une discrétion de bon aloi. Éthique de «femme protestante vaudoise» qui entend d'abord se construire un bilan, avant de jouer le jeu des médias? Sans aucun doute! Stratégie délibérée de celle qui, à l'instar de la Française Ségolène Royal, «ne s'interdit rien», pas même de briguer, pourquoi pas, la syndicature au nez et à la barbe de l'évanescent Tosato et de l'ambitieux Junod? Certainement, tant la jeune et volontariste Municipale socialiste connaît les attentes de son électorat, qui privilégie volontiers la discrétion et le travail au bling-bling ambiant (lire notre article).

En attendant que son heure sonne, cet animal à sang froid et à sang-froid, travaille à ses dossiers avec une ardeur de stakhanoviste et une âme de bénédictin où le sens du sacrifice et du devoir collectif ne sont jamais très loin. Grande argentière des finances, la voilà qui remet peu à peu de l'ordre dans les comptes communaux, quitte à déplaire partout où elle passe. Qu'importent les insatisfaits, son crédo reste le maintien à tout prix des prestations offertes par la Municipalité à ses administrés.Un autre animal à sang froid vient de faire l'éclatante démonstration d'une stratégie gagnante fondée sur le travail, l'inflexibilité et la modestie. Il s'appelle Angela Merkel, qui vient de rempiler pour un 3e mandat. Autant dire qu'à Lausanne, il faudra encore compter avec Florence Germond pour longtemps.