TGV, friture sur la ligne

Tu fais quoi le week-end prochain? Moi, je vais faire un saut à Paris. Au milieu des années 80, la réponse avait un côté fun. Les compagnies aériennes low-cost n'existaient pas. Et prendre l'avion pour aller à Paris n'était pas à la portée de n'importe quelle bourse. Quelle chance alors de pouvoir compter sur la nouvelle ligne TGV qui mettait la capitale vaudoise à quatre heures de la Ville-Lumière.

Trente ans après, la donne a complètement changé. Easyjet et ses rejetons sont venus brouiller les cartes en cassant les prix. Partir faire les soldes à Barcelone, prendre un bol d'air frais à Dublin ou découvrir le spectacle en vogue à Paris, est devenu monnaie courante. Et ne coûte presque rien pour peu que l'on s'y prenne à l'avance.La SNCF n'est pas restée sans réaction face à cette attaque frontale. Elle a baissé les prix et amélioré l'offre afin de répondre au mieux aux désirs des passagers. Mais voilà, la concurrence est rude et l'avenir s'annonce difficile pour certaines lignes qui relient la Suisse à Paris. Certes, Lyria, la société autonome qui gère les TGV aujourd'hui, a gagné par K.-O. sur Bâle, EasyJet préférant se retirer de cette destination, mais la liaison Berne-Neuchâtel-Paris, dont la rentablité est insuffisante, a du plomb dans l'aile. Et aujourd'hui, les craintes se font vives quant à celle qui relie Lausanne à la capitale française. Les responsable de Lyria se veulent pourtant rassurants et laissent entendre que la pérennité de la ligne est assurée pour les… 5 ans à venir! Une réponse insuffisante pour nombre de responsables politiques, d'un côté de la frontière comme de l'autre (lire notre article).