À l'insu de leur plein gré

Le 4 juillet dernier, il enflammait le stade de la Pontaise en survolant littéralement le 100 mètres. Quelque 15 jours plus tard, le voilà rattrapé par un contrôle anti-dopage positif. Conséquence: l'Américain Tyson Gay, ex-recordman du monde, ne participera pas aux Mondiaux de Moscou qui vont débuter le 10 août prochain. Et il n'est pas le seul: le Jamaïcain Asafa Powell, autre «Dieu» du sprint, vient lui aussi d'être contrôlé positif. Un sale coup pour l'athlétisme mondial. Un de plus dans un sport qui n'en est pas à son coup d'essai... Comme le cyclisme, du reste!À ce titre, il est intéressant de constater que les sportifs coincés usent presque tous du même argument pour se défendre: ils n'ont jamais pris volontairement de produits interdits. Leur erreur n'est pas d'avoir triché, mais de pas avoir été plus vigilants. Dopés à l'insu de leur plein gré, pour reprendre la phrase culte du cycliste Richard Virenque, viré du tour de France en 1998 avec l'ensemble de l'équipe Festina.

Tyson Gay et Asafa Powell ont droit à la présomption d'innocence. Dans quelques jours, une contre-analyse viendra corroborer ou infirmer la thèse du dopage. D'ici-là, reste le doute. Comme celui qu'on peut légitimement avoir en ayant suivi, dimanche dernier, l'étape de l'ascension du Mont Ventoux et la victoire de l'Anglais Christopher Froom. Certes, il a fait un peu moins bien qu'Amstrong en 2002, mais mieux que Contador en 2009 et que Marco Pantani en 2000, tous vainqueurs de la mythique étape et tous convaincus de dopage par la suite. Un mauvais rêve? Ou un véritable cauchemar?