Le dernier des Mohicans

Non, il ne regrette rien! Ni son retrait inattendu, et pour le moins exceptionnel, de la direction de la police lausannoise. Ni son combat pour s'opposer à l'interdiction de la mendicité, «qui n'aboutit qu'à stigmatiser une communauté». Encore moins son engagement politique, malgré les compromissions liées à l'exercice du pouvoir.Six mois après avoir défrayé la chronique par sa «demi-démission» et des positions qui le mettaient en porte-à-faux avec ses collègues de la Municipalité, Marc Vuilleumier est toujours là. Plus à l'aise que jamais dans ses nouveaux habits de responsable des Sports, de l'intégration et de la protection de la population. Heureux d'avoir renoué avec ce qui constitue l'essence de son engagement politique: la proximité avec les gens et leur intégration. Surtout les petites gens. À travers les contrats de quartier, les assurances sociales ou encore le suivi des subventions.Marc Vuilleumier est né à gauche. Ou plus exactement à gauche de la gauche. Et il compte bien y demeurer, même si son parti, le POP, est aujourd'hui en crise. Et même si une partie de la classe politique et de la presse - nous en fûmes - l'ont méchamment vilipendé à l'occasion de son retrait partiel des affaires. Avec le recul, et à voir aujourd'hui son visage souriant, il faut avouer qu'on ne peut qu'être admiratif face à ce qui fut aussi le courage d'un homme demeuré fidèle à ses convictions. Un magistrat qui s'est donné pour première mission de combattre une société de plus en plus individualiste et égoïste, oublieuse des laissés pour compte.