Edito - Appeler un chat un chat...

Parfois, il arrive que la communication soit tellement maîtrisée qu’elle peut en devenir insipide. Charismatique patron des tl, Michel Joye est manifestement rompu à ce genre d’exercice. Au point d’aborder les grands enjeux qui entourent la régie des transports publics avec retenue, usant à volonté de périphrases et d’euphémismes (lire l’interview).

Les problèmes liés au rapprochement entre les tl et le LEB, et les remous syndicaux qui en résultent? Une simple question de temps! La difficulté de recruter de nouveaux conducteurs? Un problème «pris à bras le corps»! La sempiternelle question des resquilleurs? Une nécessité pour assurer les recettes de l’entreprise. Autant dire une évidence. D’ailleurs, le directeur des tl n’aime pas le mot «resquilleurs», qui porte un jugement de valeur susceptible de «toucher à l’honorabilité des personnes». On croit rêver...

La cherté des tarifs, souvent vilipendée? Une nécessité si l’on entend étoffer l’offre des transports mais qui suscite des réactions «émotionnelles», tant il est vrai que les tl appartiennent au patrimoine de tous les Lausannois.

Le directeur des tl a-t-il pour autant parlé pour ne rien dire? Certainement pas, tant on sent que l’homme maîtrise ses dossiers, tient la barre de son navire, d’ailleurs avec plus de passion qu’il ne le laisse transparaître. Seulement voilà: faute d’appeler un chat un chat, et un resquilleur un resquilleur, on tient parfois un discours sans âme.