La saga d'un projet mort-né

- Suite à la redéfinition du projet Métamorphose, un complexe sportif est appelé à voir le jour à Malley.
- Le financement de ce projet, devisé à plus de 190 millions de francs, demeure plus qu'aléatoire.
- Pour beaucoup, la Municipalité «privilégie les effets d'annonce», au risque de devoir encore faire marche arrière.

  • Le complexe sportif sur le site de Malley verra-t-il le jour? VERISSIMO

    Le complexe sportif sur le site de Malley verra-t-il le jour? VERISSIMO

  • Le complexe sportif sur le site de Malley verra-t-il le jour? SWISSCASTLES DR

    Le complexe sportif sur le site de Malley verra-t-il le jour? SWISSCASTLES DR

  • Le PDC Axel Marion en doute. SWISSCASTLES DR

    Le PDC Axel Marion en doute. SWISSCASTLES DR

METAMORPHOSE • «Tout est flou, et il y a fort à craindre que la Municipalité privilégie une fois de plus de nouveaux effets d'annonce, sans garanties pour la suite!» L'objet de l'inquiétude exprimée par le député Axel Marion, qui vient de déposer une interpellation sur le projet Métamorphose au Grand conseil, est simple: le futur complexe sportif prévu à Malley dans la dernière et énième version du projet Métamorphose, semble en effet loin de voir le jour.Et pour cause: son financement est, selon les propos du Municipal des Sports Marc Vuilleumier lors de l'assemblée générale du Centre intercommunal de glace de Malley, «loin d'être résolu».Une déclaration qui fait bondir l'élu PDC: «La Ville est dans l'incapacité de stabiliser les projets avant de les concrétiser, s'insurge-t-il. Il faut sortir du flou et définir des bases claires pour le financement de Malley, et cette incertitude est d'autant plus dramatique que ce complexe sportif est vraiment important pour la collectivité».

Oubliettes

Qui dit financement incertain, dit en effet risque de voir le projet un jour tomber aux oubliettes. Depuis le lancement de Métamophose au début de la précédente décennie, le projet a subi moult revers, aménagements, réorientations, jusqu'à l'ultime reculade du mois dernier, quand la Municipalité a annonçé à mots couverts une profonde réforme du projet, passant à la trappe le complexe des Prés-de-Vidy, en raison là-encore de financements non aboutis.Avec Malley, nous voilà donc dans un scénario qui risque bien à terme de connaître un destin similaire, au risque de compromettre encore plus la crédibilité des autorités communales lausannoises.Architecte et ancien président de la Commisssion de politique régionale du Conseil communal de Lausanne, Maurice Calame n'hésite pas à mettre en garde: «Je pense que c'est tout simplement une diversion, argumente-t-il. Après l'échec des Prés-de-Vidy, on donne aux gens un su-sucre avec Malley. La vérité, c'est qu'ils n'ont rien pour financer quoi que ce soit!»«Bien sûr que j'ai également des craintes, réagit Nicolas Gillard, président du PLR lausannois. Tôt ou tard, on va nous apprendre qu'il faudra remettre ce projet aux calendes grecques».Contactée par la rédaction, Florence Germond, la Municipale socialiste en charge des finances, botte en touche, préférant pour l'heure «réserver son avis à ses collègues», les éléments concernant le futur complexe sportif n'ayant «pas encore été intégrés au plan des investissements».

Inquiétudes

Et ce n'est pas tout. Malley au futur suscite également l'inquiétude de Renens et Prilly, les communes partenaires dans le cadre du Centre intercommunal de glace, appelées aussi à contribuer au financement. «J'ai bien l'intention d'intervenir pour que Renens soit vigilant, annonce Rosana Joliat, conseillère communale PLR rénanaise et auteur d'une première interpellation sur le sujet. Nous avons déjà le projet de transports de l'Ouest lausannois qui sera lourd, Malley vient donc en 2ème, voire en 3ème position. Alors que les habitants de la commune n'ont jamais été appelés à voter sur Métamorphose, les Lausannois, faute de moyens financiers, tentent de les mettre devant le fait accompli».Dans sa réponse à l'interpellation déposée par Rosanne Joliat, Marianne Huguenin, syndique de Renens admet ainsi que ce projet quoique «enthousiasmant», «n'entrait pas dans les priorités possibles des deux communes territoriales pour des raisons de temporalité et de financements».