Deux jeunes Lausannois à l'assaut de l'élite mondiale

CHAMPIONNAT DU MONDE • Sociétaires du Lausanne-Sports Aviron, Augustin Maillefer et Barnabé Delarze, champion du monde des moins de 23 ans en Quatre de couples, affrontent l'élite à Chungju. Sont aussi sur le bateau, David Aregger et Nico Stahlberg. L'objectif: une place en finale A. Les Suisses sont les plus jeunes de l'épreuve.

  • Augustin Maillefer et Barnabé Delarze prêts à se frotter à l'élite mondiale. FEDERATION SUISSE D'AVIRON

    Augustin Maillefer et Barnabé Delarze prêts à se frotter à l'élite mondiale. FEDERATION SUISSE D'AVIRON

  • Augustin Maillefer et Barnabé Delarze prêts à se frotter à l'élite mondiale. FEDERATION SUISSE D'AVIRON

    Augustin Maillefer et Barnabé Delarze prêts à se frotter à l'élite mondiale. FEDERATION SUISSE D'AVIRON

Depuis quelques jours, ils sont à Chungju, en Corée du Sud, pour y disputer les mondiaux d'aviron. Ils? Barnabé Delarze (192 cm, 94 kg) et Augustin Maillefer (194 cm, 94 kg) du Lausanne-Sports aviron, depuis sept ans sacré meilleur club du pays. Leur événement à eux, c'est le quatre de couples M4x, poids lourds. Dans l'embarcation, rameront aussi David Aregger de Schaffhouse et Nico Stahlberg de Kreuzlingen.Il y a quelques temps, trois membres de ce quatuor ont récolté de l'or aux mondiaux U23. «Aregger a remplacé Roman Röösli (Neuenkirch), parce qu'il est plus puissant et plus fort», dit Augustin Maillefer. A Sarnen, où ils se sont préparés, les Suisses ont travaillé l'homogénéité «pour bien se mettre ensemble», et la technique. Ils ont aussi cherché à augmenter la longueur «pour aller chercher des secondes.» Entraîneur national, Edouard Blanc, membre à l'époque du Rowing-Club de Lausanne, renchérit: «Plus on est grand, plus le chemin de la rame dans l'eau est important et plus le bateau va vite.»

Un sport exigeant

L'aviron est un sport d'endurance, très exigeant. La souffrance s'apprend sur l'eau. Les résultats la gomment, parfois. Ils sont source de motivation, tout le temps. «Quand on se sent bien, on est fort » raconte à son tour Barnabé Delarze, soldat du sport comme son pote Augustin, l'armée leur permettant de pratiquer leur sport à fond. A l'entraînement - environ 30 heures par semaine, cette saison -, il n'est pas rare qu'un des membres éprouve un petit coup de moins bien. «On le laisse alors se reposer un peu. En compétition, cela ne s'est jamais produit où on ne le remarque pas car plus il y a de personnes sur le bateau moins ça se ressent.»En Corée, les Mousquetaires du quatre de couples, qui comptabilisent les succès, seront les plus jeunes de leur événement. «L'Allemagne et la Croatie seront favorites, mais nous serons très compétitifs», assure Barnabé Delarze. Augustin Maillefer: «Si nous ne l'étions pas, on serait resté à la maison.» Edouard Blanc: «L'aviron est un sport d'endurance. Physiologiquement, on arrive au top de cette capacité, de cette intensité au-delà de 25 ans. La progression est linéaire, le travail s'effectue sur la durée. On ne peut pas brûler les étapes. »

Ne rien lâcher!

La composition du bateau? Aregger, Stahlberg, Maillefer et Delarze. Ce dernier, qui apporte sa fraîcheur, est le chef de nage. Il donne le rythme, impose la cadence. Le leader, c'est Maillefer, bourré d'humour. «Il occupe la position 3, ajoute l'entraîneur national. Augustin donne les ordres, et les tactiques notamment. De par son rang sur le bateau, c'est lui qu'on entend le mieux.» Comme leurs potes vaudois, Aregger et Stahlberg sont disciplinés, durs au mal. «A l'intérieur de cette complémentarité, qui est une des forces de ce groupe, ils sont plus carrés», ose en souriant Edouard Blanc. L'objectif réaliste? «Une place en finale A, soit figurer parmi les six meilleurs, serait exceptionnel.» Et si ces Mousquetaires joyeux (trans)portés par leurs succès et animés par des valeurs, réalisaient encore mieux?Une chose est sûre: ils ne vont rien lâcher, car ils ont la reconnaissance de leur sport, comparé au niveau de la dureté au ski de fond, que d'aucuns pratiquent. Histoire de se construire justement un fond physique avant la saison estivale. «Les meilleurs moments, raconte à l'envi Augustin Maillefer, frère de Jérémy et de bateau, sont ceux qui débouchent sur un sentiment d'accomplissement de soi.» Cette philosophie de vie sportive née d'un esprit sain appartenant à un corps sain habite le bateau suisse à tous les étages. En Corée il glissera donc vite sur l'élément. Comme d'hab!