L'été de... Vera Weber

Vice-présidente de la Fondation Franz Weber

  • Vera Weber - Vice-présidente de la Fondation Franz Weber

    Vera Weber - Vice-présidente de la Fondation Franz Weber

A l'école, j'ai toujours été encline à la rêverie. Assise près de la fenêtre, mordillant le bout de mon crayon, je regardais passer les nuages et les passants dans la rue attendre le feu vert. A travers les carreaux de la fenêtre de ma salle de classe, j'observais les fenêtres des autres s'ouvrant sur la vie de tous les jours: une ménagère faisant tomber les miettes de la planche à pain pour les oiseaux, un gros chat tigré allongé sur le rebord, se prélassant délicieusement au soleil, un amoureux envoyant un dernier baiser par les airs à sa belle... Bref, la maîtresse d'école, ses leçons de calcul et ses cours de grammaire étaient bien loin. Concentrée sur ce monde au delà des carreaux de la fenêtre, je ne prêtais plus aucune attention au cours de la vie à l'intérieur de la salle de classe.

Aujourd'hui, il m'arrive encore parfois, parfois même souvent, de me laisser aller à la rêverie. Alors je m'imagine, pendant les grandes vacances d'été, me promenant sur les sentiers, entourée des plus belles cimes. J'imagine des randonnées de plusieurs jours, des soirées à la belle étoile et des nuits passées dans de charmantes pensions de montagne. Quel bonheur d'humer ce parfum tout particulier de l'herbe fraichement coupée, de se balader au son des cloches des vaches, d'apercevoir de temps à autre, sur le flanc de la montagne, un bouquetin ou un chamois. Je m'assieds alors – divine imagination – sur une grosse pierre et laisse s'envoler mes pensées dans un survol vertigineux des pentes escarpées. Nostalgie et rêve en rêverie, je me représente une vie bien loin de la réalité crue et cruelle de notre monde, une vie bercée d'insouciance, de légèreté et de beauté.Revenue de ma promenade imaginaire, dans le nez ces parfums enivrants de l'été qui entrent par la fenêtre ouverte, je me retrouve devant mon ordinateur, au travail. Une vie bercée d'insouciance, de légèreté et de beauté? Un jour peut-être, mais d'abord, il faut œuvrer pour la mériter cette vie-là.